Mémoire, y compris stage professionnalisant[BR]- Séminaires méthodologiques intégratifs[BR]- Mémoire : Avis et perspectives des oncologues quant à leur responsabilité sur le budget des soins de santé : soigner l'individu ou la collectivité

Abstract

Introduction : Les tensions économiques poussent les autorités gouvernementales à limiter l’expansion des dépenses de santé. Pour y parvenir, les prestataires de soins, en particulier les médecins, sont amenés par les autorités à prendre en considération les coûts engendrés pour la société dans leurs décisions thérapeutiques. Néanmoins, un conflit éthique a lieu en créant l’opposition entre un choix tourné vers l’individu ou vers la collectivité. L’oncologie est un cas d’école en raison de son incidence grandissante et de l’évolution exponentielle du prix des médicaments innovants oncologiques. De nombreux pays occidentaux ont mis en place des campagnes de sensibilisation pour inciter une pratique de soins qualifiée de cost-conscious ou encore de high value care. Leurs effets sont souvent modestes. Matériel et méthodes : Une étude transversale pour recenser les préférences des oncologues belges a été menée à l’aide d’un questionnaire best-worst scaling en ligne. Les statistiques sont réalisées à l’aide du logiciel Sawtooth permettant de procéder à une analyse de comptage et une estimation hiérarchique bayésienne. Résultats : Au total, 28 oncologues qui ont répondu au sondage. Le pouvoir de négociation belge (RIS=16,45), la transparence des autorités (SIR=12,57) et l’outil de soutien (SIR=10,97) sont les trois facteurs les plus importants alors que le dossier médical électronique (SIR=2,18) et l’éducation du patient (SIR=0,64) sont les moins importants. L’analyse de comptage et les estimations hiérarchiques bayésiennes ont présenté des classements presque similaires. C’est 18,8% des oncologues qui estiment que les coûts pour la société est leur responsabilité. Conclusion : Le best-worst scaling est un outil pertinent pour évaluer les préférences oncologues dans le cas d’une pratique cost-conscious. Différents éléments empêchent les prestataires de soins de prendre plus en compte les coûts pour la société mais le score de préférence a permis de montrer les attentes que les oncologues ont envers les autorités publiques. Un travail de collaboration entre ceux-ci semble nécessaire pour arriver à répondre aux objectifs de soutenabilité du système de santé.