Mémoire, y compris stage professionnalisant[BR]- Séminaires méthodologiques intégratifs[BR]- Mémoire : Impact des connaissances et croyances des infirmiers en psychiatrie sur l'évaluation de la douleur chez les patients atteints de schizophrénie : une étude qualitative.

Abstract

Introduction : La schizophrénie, une maladie mentale complexe qui touche une fraction de la population mondiale, est souvent caractérisée par une sous-estimation de la douleur en raison de ses manifestations atypiques. Pourtant, les schizophrènes sont confrontés à des besoins spécifiques en matière de santé, compte tenu de la prévalence élevée de comorbidités et l'espérance de vie réduite d'environ 25 ans par rapport à la population générale (1). Ainsi, l'évaluation de la douleur revêt une importance cruciale, car elle peut révéler des problèmes de santé sous-jacents. Les infirmiers en psychiatrie, en première ligne lors de l'hospitalisation de ces patients, jouent un rôle essentiel dans l’évaluation et la prise en charge de la douleur. L’impact des croyances et des connaissances des infirmiers sur l’évaluation de la douleur reste un domaine peu exploré qui va être approfondi à travers cette étude. Matériel et méthodes : Une étude qualitative phénoménologique a été menée, impliquant onze infirmiers travaillant dans des services de psychiatrie chronique au sein d'une clinique psychiatrique à Liège. Des entretiens semi-directifs ont été utilisés pour collecter les données. Enfin, une analyse thématique des entretiens a été réalisée. Résultats : Cette étude révèle les défis complexes de l'évaluation de la douleur chez les patients schizophrènes, suscitant impuissance et frustration parmi les infirmiers. Leurs discours révèlent un paradoxe : les plaintes douloureuses sont peu exprimées par ces patients, mais lorsque cela se produit, elles peuvent se manifester de manière excessive. Cette contradiction nourrit des divergences de croyances au sein du personnel infirmier : l’hypoalgésie et la somatisation de la douleur en sont les deux extrêmes. Pour surmonter ce paradoxe, les infirmiers déploient diverses stratégies d'évaluation, accordant une attention particulière à la recherche de la plainte douloureuse parmi de multiples indicateurs. Conclusion: Accorder une véritable considération à la douleur, même lorsqu'elle diffère du ressenti du soignant, est primordial. Ainsi, en adoptant une approche holistique dans son évaluation, et en recherchant régulièrement et systématiquement sa présence, il est possible d’améliorer la prise en charge chez le patient schizophrène.