Mémoire, y compris stage professionnalisant[BR]- Séminaires méthodologiques intégratifs[BR]- Mémoire : Dépister à pleins poumons

Abstract

Introduction : Souvent diagnostiqué à un stade avancé, le cancer pulmonaire, première cause de mortalité par cancer, offre un faible taux de survie. Le pronostic est meilleur du fait du potentiel curable de cette affection identifiée à un stade précoce et limité. Le dépistage ou screening pulmonaire, ne se pratique pas à large échelle, bien que validé grâce aux chiffres encourageants de moindre mortalité. La population à risque est déjà bien ciblée, composée de fumeurs actifs avec une consommation minimale de 30 PA ou de fumeurs sevrés, tous âgés de 55 à 74 ans. Sous ces critères d’éligibilité, un dépistage individuel est réalisable. Lors de la pandémie Covid19, de nombreux scanners thoraciques ont permis l’identification d’incidentalomes dans une population non-spécifiquement identifiée comme à risque. Matériel et méthodes : Etude de prévalence de lésion néoplasique pulmonaire dans une population non reconnue comme à risque ayant bénéficié d’une imagerie thoracique de dépistage incidente pour COVID-19. L’objectif secondaire est une évaluation rétrospective en « conditions réelles » des recommandations et critères d’éligibilité au dépistage du cancer pulmonaire. L’échantillon était composé de 3380 patients majeurs, ayant été admis au CHU de Liège, présentant une infection suspectée au Covid-19 et ayant subi une tomodensitométrie thoracique entre le 19 février 2020 et le 05 mai 2023. Les patients présentant des antécédents de pathologies néoplasiques pulmonaires ont été exclus. Résultats : Quarante-trois patients admis pour motif Covid de prime abord, ont été identifiés comme souffrant d’une néoplasie pulmonaire incidente, avec une moyenne d’âge de 65,9 ans ± SD 12,7. Le diagnostic d’adénocarcinome était prédominant (40%) avec un taux de 56,7% de stade IV d’emblée. Trop jeunes ou trop âgés, cumulé ou pas à une consommation tabagique inférieure au minima attendu, 61,1% de ces patients se trouvaient en première intention hors des conditions d’éligibilité au dépistage. Quatre patients étaient non- fumeurs. Conclusion : En considérant des variantes de conditions d’éligibilité, fictives mais justifiées, on obtient une population éligible couvrant jusqu’à 75% de l’échantillon. Le statut « fumeur » est proposé comme critère à risque, sans justification de quantité consommée. La prévention secondaire par dépistage est à associer au sevrage tabagique en prévention primaire.