Mémoire, y compris stage professionnalisant[BR]- Séminaires méthodologiques intégratifs[BR]- Mémoire : Comment la compréhension du vécu des femmes induites en salle de naissance permet-elle d¿instruire la question du consentement ? Étude qualitative en Wallonie

Abstract

Introduction : L’induction du travail obstétrical, autrement dit, déclenchement du travail, consiste à utiliser des moyens médicamenteux et/ou mécaniques afin de faire débuter artificiellement le travail de l’accouchement. Réservé à des indications bien spécifiques, il est recommandé d’induire le travail lorsque l’on estime que l’issu à l’accouchement est plus favorable pour la mère et/ou le fœtus que dans l’expectative. Néanmoins, cette pratique est en augmentation dans de nombreux pays et fait l’objet d’un débat au sein de la communauté scientifique. Il est généralement admis que l’induction est associée à des taux de césarienne et d’extraction instrumentale plus élevées. D’autres études infirment ces constats. Par ailleurs, comme le souligne Danilack et al, il semble primordial à présent, de laisser la parole aux principales concernées. Cette étude s’intéresse donc aux femmes ayant eu un déclenchement du travail et tente d’instruire la question du consentement. Matériel et méthode : Une étude qualitative a été utilisée. Elle se base plus particulièrement sur la Méthode par Théorisation Ancrée proposée par Lejeune dans son Manuel d’analyse qualitative. Neuf femmes récemment induites en région liégeoise et à terme ont pris part à l’étude. La collecte des données consistait en des entretiens semi-dirigés. Les participantes étaient amenées à raconter leur expérience d’induction. Certains paramètres non abordés spontanément faisaient l’objet de relances. Les codages ouvert, axial et séquentiel ont été utilisés pour l’analyse. Résultats : Le vécu des femmes induites est perçu comme négatif à l’exception de celles bénéficiant d’un bon accompagnement. Par ailleurs, une grande carence en informations fait l’objet d’une angoisse mais aussi d’une grande déception en ce qui concerne le scénario de déclenchement qui ne répond pas à ce que les femmes s’imaginent en amont. Cette désillusion amène à refuser parfois la venue d’un deuxième enfant. Aucune femme n’a reçu une information complète, claire et compréhensible lui permettant de consentir en toute connaissance de cause. Conclusion : Même si elles sont anciennes, il est tout à fait pertinent, en attendant d’autres études, de se baser sur les dernières recommandations pour induire. Celles-ci concernent le motif d’induction mais aussi toute la partie qui relève de l’information et du consentement éclairé.