Le MigratieMuseumMigration, un « vrai » musée participatif ?

Abstract

Aujourd’hui, stimulés par la mondialisation, les mouvements migratoires sont devenus un phénomène global qui affecte de nombreux pays socialement, économiquement et culturellement. Dans ce contexte, les attentes de la société autour des questions de métissage, d’interculturalité, d’identité, questionnent le rôle du musée qui tente de s’impliquer dans la vie sociale en collaborant avec les communautés. Sous ces influences, la notion de participation est aujourd’hui au cœur même de la nouvelle définition du musée adoptée par l’Assemblée générale extraordinaire du Conseil international des musées le 24 aout 2022 mais il n’en a pas toujours été ainsi. Fruit d’un long processus, elle apparait dans différentes catégories muséales et ne touche plus seulement une population locale mais des publics divers et elle peut parfois s’avérer prédatrice. Dans ce nouveau paysage mondial, le MigratieMuseumMigration, fondé en 2019 par l’asbl Foyer, fait découvrir à ses visiteurs « l’histoire de la première génération de travailleurs immigrés invités, des premiers arrivants au Petit-Château, des expatriés, des réfugiés de guerre, des Européens qui se sont déplacés librement au sein de l’Union Européenne et de tous les autres ». Il se définit comme un musée fait pour et par les gens en invitant ses publics à contribuer à son exposition mouvante et aux évènements qui y sont organisés. Cette institution citoyenne pose de nombreuses questions ; Quel est l’impact d’un tel musée dans le paysage muséal bruxellois ? Quels sont les enjeux d’un musée « participatif » ? Est-ce que le MMM mène une réelle politique participative ? Quel est son impact socio-culturel ? En quoi une approche participative permet la mise en valeur de mémoires invisibilisées ?