Approche Phénoménologique du Vécu de Personnes Migrantes à propos de la Danse

Abstract

Le monde de l’art, par sa puissance, touche aux émotions, à l’imaginaire, il requestionne la société et la place de l’être humain au sein de celle-ci. Il relève de la liberté (Levine, 2019). La danse, par exemple, dont la particularité est qu’elle utilise le corps comme médium, permet une autre forme de langage (Granier, 2011). Lorsque le corps s’exprime en termes culturels, il offre de précieuses portes d’entrée vers le monde interne de l’individu (Von Overbeck Ottino, 2016). La danse en groupe est aussi une participation sociale d’où peut découler un sentiment de reconnaissance et d’appartenance ainsi qu’une forme d’agentivité (Leduc, 2013). Ce projet de recherche vise à explorer les phénomènes inhérents à la danse et la façon dont ils interviennent chez des personnes migrantes, selon une vision phénoménologique. Pour ce faire, 5 participants hommes (29-40 ans) ont été recrutés, dont 4 ayant le statut de réfugié, pour réaliser des entretiens semi-structurés. L’analyse phénoménologique interprétative (IPA) a été suivie afin d’explorer le vécu personnel de l’individu autour du rapport à la danse, du parcours de migration, des ressentis dans le corps et au sein d’un groupe. Les récits des participants ont permis de mettre en lumière l’expressivité subjective que représente la danse, grâce à laquelle peut s’extérioriser un vécu interne. Alors, du fait de la relation corps – psychisme, la décharge corporelle empêche une possible surcharge du psychisme. Aussi, les espaces de danse ouvrent à l’altérité et favorisent alors l’insertion sociale de la personne migrante. Enfin, la danse traditionnelle intervient comme un ancrage culturel et un espace symbolique essentiel à ces personnes.