Investigation de l'impact des réseaux sociaux sur le vécu des parents : résultats issus de l'application d'une méthodologie mixte

Abstract

Selon une récente analyse statistique sur l’utilisation des réseaux sociaux en Belgique (Degraux, 2023), ces derniers sont présents dans la vie quotidienne de la plupart des personnes. Les enjeux derrière cette utilisation ont été étudiés, les résultats montrent qu’il y a une recherche de validation de la part de nos pairs (Brunot, 2022). L’étude de Douville (2021) notifie que les mères s’orientent facilement vers les diverses plateformes pour se sentir soutenues dans leur rôle. Cependant, l’étude souligne une ambivalence. En effet, les réseaux sociaux peuvent apporter un soutien informationnel, émotionnel et social mais ils peuvent aussi ajouter une charge aux parents. Cette dernière peut s’avérer néfaste pour les individus, voulant, à tout prix, être confirmés comme correspondants aux normes proposées par l’entourage, les amenant à vouloir tout faire pour atteindre les standards du « parent parfait ». L’étude de Y Moon (2019) explique que les mamans ont tendance à se référer aux réseaux sociaux pour rechercher des réponses à leurs questions concernant leur rôle parental et la santé de leurs enfants. De manière exploratoire, nous allons étudier la façon dont les parents utilisent les réseaux sociaux et les effets positifs ou négatifs qu’ils peuvent avoir sur leur expérience parentale. Pour ce faire, nous avons recruté un échantillon de cinq parents. Vu la méthodologie mixte utilisée, les sujets ont d’abord participé à un entretien qualitatif semi-dirigé. Ensuite, ils ont répondu à plusieurs questionnaires. Nous avons analysé ces données grâce à la méthode IPA qui se concentre sur le sens donné par le chercheur au récit du participant dans lequel lui-même donne du sens à une expérience vécue. Cela s’appelle la double herméneutique. Les résultats principaux soulignent une certaine ambivalence dans l’utilisation des réseaux sociaux. D’une part, l’objectif premier est le divertissement. D’autre part, les participants doivent être attentifs à certains dangers présents sur les médias sociaux. Nous avons mis en lumière le fait que certains parents utilisent les réseaux sociaux comme source de savoirs. De plus, ces derniers sont un canal vers la société. Certaines participantes ont fait part de la peur du jugement et de la réassurance exercés par le groupe sociétal. Tous ces résultats pourraient être des points de départ pour toutes sortes de recherche dans le domaine. La principale limite de cette étude est le manque de relecture par d’autres chercheurs. En effet, vu le caractère interprétatif de la méthode d’analyse, la subjectivité du chercheur prend une place importante dans le processus d’élaboration des résultats. D’un point de vue clinique, ces nouvelles connaissances peuvent renseigner les professionnels qui travaillent dans la prévention, la sensibilisation et la prise en charge du burnout parental.