Interactions entre les normes sociales et l'adhérence aux mythes du viol et leur impact sur l'intervention des témoins dans des situations de harcèlement sexuel dans le milieu professionnel

Abstract

L'objectif principal de cette étude est d'analyser comment les normes sociales et le niveau d'adhésion aux mythes du viol influencent les réactions des témoins en cas de harcèlement sexuel en milieu professionnel. L'étude cherche à répondre à deux questions fondamentales: premièrement, comment les normes sociales influencent-elles l'intervention des témoins ? Deuxièmement, quel est le rôle joué par le niveau d'adhésion aux mythes du viol dans les choix d'intervention des témoins ? Cet examen est important pour une meilleure compréhension du rôle des témoins dans la prévention et la lutte contre le harcèlement sexuel en milieu professionnel.

Pour répondre à ces questions, les participants ont été assignés de manière aléatoire à différentes conditions expérimentales. Selon ces conditions, ils ont été exposés à des textes présentant soit des normes sociales tendancielles, descriptives/injonctives, ou aucune norme en plus des informations sur le climat organisationnel de l'entreprise fictive Ventura. Un scénario simulant un échange de messages entre deux travailleurs fictifs a été utilisé, les participants pouvant choisir d'interrompre l'interaction de plus en plus harcelante à n'importe quel moment. Par la suite, les participants ont rempli le FR-IRMA, un questionnaire conçu pour mesurer leur adhésion aux mythes du viol.

En somme, les hypothèses formulées dans cette étude n'ont pas été confirmées, ne démontrant pas d'effets significatifs lorsque le score total de l'IRMA était utilisé. Cependant, en analysant les résultats des différentes sous-échelles, des interactions particulières ont émergé. Dans ce modèle, il semble que les individus ayant des croyances marquées quant à la culpabilité de la victime, exprimées par une adhésion renforcée aux mythes du viol de la sous-échelle 1 « elle l’a cherché » du FR-IRMA, montrent une plus grande tolérance à des messages à connotation harcelante avant d'intervenir, surtout lorsque des normes sociales tendancielles sont mises en avant. Néanmoins, il convient de noter que les résultats sont peut-être influencés par la mise en contexte du début de l’expérience qui mettait en avant la lutte active contre les agressions sexuelles est priorisée.

Les résultats illustrent la complexité des interactions entre les facteurs environnementaux, les croyances individuelles et les influences sociales dans le contexte des comportements harcelants. Ces résultats approfondissent notre compréhension des dynamiques qui guident les réactions individuelles envers des comportements potentiellement nuisibles, offrant des pistes pour de futures recherches.