Combinaison de pièges photographiques et capteurs acoustiques pour le suivi de la grande faune du parc national de Lobeke (Cameroun)

Abstract

Dans le contexte actuel de crise de la biodiversité, les méthodes de suivi des populations animales et des pressions anthropiques doivent être optimisées. Les nouvelles technologies se développent rapidement et des outils variés sont disponibles aux acteurs de la conservation. Ces outils présentent néanmoins des limites et des défis à relever, notamment en ce qui concerne la gestion et le traitement d’une quantité importante de données. Ce travail de fin d’études a pour objectif la comparaison spatiale et temporelle de la communauté animale du Parc National de Lobéké (Cameroun) en combinant deux méthodes : les pièges photographiques et les capteurs acoustiques. Pour ce faire, deux grilles comprenant 40 pièges photographiques et 13 capteurs acoustiques chacune ont été déployées dans les zones communautaire et non communautaire du parc. Les dispositifs photographiques suivent les protocoles des inventaires réalisés en 2021 et 2022, eux-mêmes suivant les recommandations du protocole TEAM. La récolte de données a duré 30 jours pour l’inventaire photographique et 16 jours pour l’inventaire acoustique. Des analyses ont été effectuées pour évaluer la richesse, l’abondance et la composition spécifique de la communauté animale. La comparaison des méthodes a été réalisée en se concentrant sur une espèce, l’éléphant de forêt (Loxodonta cyclotis). L’abondance et la répartition des éléphants a été comparée selon les deux méthodes. Ces analyses ont révélé une richesse spécifique constante dans le temps mais variant spatialement, la zone non communautaire présentant une plus grande diversité spécifique. L’abondance des espèces est quant à elle moyennement supérieure en zone communautaire et a légèrement diminué au cours des années. Le suivi acoustique a abouti à des résultats mitigés et les méthodes d’échantillonnage et d’analyse doivent encore être améliorées. Il semble cependant que, bien que le nombre de détections d’éléphant soit plus élevé pour le suivi acoustique, le ratio de détection entre les deux zones est similaire pour les deux méthodes. Enfin, la pression due au braconnage semble être plus importante en zone non communautaire mais des études ultérieures devront confirmer la zone d’action des braconniers.