Etude de la répétabilité des émissions de méthane et évaluation de l'effet atténuateur des matières grasses et d'un additif ajoutés dans la ration chez le taurillon blanc bleu belge culard

Abstract

La présente étude s’inscrit dans le cadre du projet Blanc Bleu Vert, un consortium composé de 4 partenaires (CRA-W, ULiège, AWE groupe, Proxani). Ce projet a pour but d’apporter des solutions de réduction des émissions de méthane (CH4) afin de répondre aux objectifs définis en 2021 par le « Pacte vert pour l’Europe », qui consistent à réduire les émissions de gaz à effets de serre (GES) de 55% par rapport à 1990. L’objectif de ce travail de fin d’études était double. D’une part, déterminer la répétabilité des émissions de méthane de taurillons à l’engraissement et d’autre part, déterminer l’effet de l’ajout de matières grasses et d'un additif dans la ration sur les émissions de méthane de ces mêmes taurillons. Pour ce faire, 3 répétitions ont été effectuées, au centre de sélection bovine de Ath, comportant chacune 96 taurillons Blanc Bleu Belge culard répartis en 12 loges. Ces taurillons ont été nourris avec une ration sèche, composée de concentrés et de paille. Six concentrés différents ont été testés, répartis en 3 catégories. La première, la catégorie « témoin » reprend l’aliment MG- (faible teneur en matière grasse) et MGS (enrichi en matière grasse saturée), la seconde, la catégorie « graisses insaturées » reprend l’aliment C (enrichi avec des graines de colza extrudées, riche en MG insaturée) et L (enrichi avec des graines de lin extrudées, riche en matière grasse insaturée) et enfin la catégorie « matière grasse insaturée + additif » qui reprend l’aliment C+A (enrichi avec des graines de colza extrudées et un additif) et L+A (enrichi avec des graines de lin extrudées et un additif). Chaque répétition a duré 84 jours et les émissions de méthane des taurillons étaient mesurées durant 21 jours à l’aide de l’appareil de mesure GreenFeed. L’étude de la répétabilité des émissions de méthane a révélé une répétabilité qui évolue entre 1 et 10 jours de mesures (de 0,61 à 0,69) avant de diminuer entre 10 et 20 jours de mesures (de 0,69 à 0,64). Cependant lorsque l’ingestion exprimée en MS et l’indice de température et d’humidité étaient pris en compte, la répétabilité a évoluée progressivement entre 1 et 20 jours de mesures, passant de 0,62 à 0,83. L’ajout de matières grasses de type insaturée, la combinaison de matières grasses insaturée et de l’additif ont permis de réduire de manière significative les émissions de méthane par rapport aux aliments de la catégorie témoin. En effet, par rapport à l’aliment MG- pour qui les taurillons émettaient en moyenne 187 ± 8 gCH4/j, les taurillons nourris avec l’aliment C, L, C+A et L+A ont réduits respectivement leurs émissions de méthane journalières de 29,4% (132 ± 8 gCH4/j), 37,0% (118 ± 8 gCH4/j), 48,6% (96 ± 8 gCH4/j) et 50,8% (92 ± 8 gCH4/j). Les performances zootechniques ont été étudiées en parallèle et montrent qu’il n’y a pas de différence significative concernant l’ingestion journalière moyenne de matière sèche et le poids moyen des taurillons lors des répétitions. Cependant, il existe une différence significative pour le gain quotidien moyen (GQM), pour qui l’aliment MGS montrent un GQM plus faible que pour les autres aliments. L’ajout de matière grasse de type insaturée et de l’additif dans la ration semble être une solution sérieuse pour réduire les émissions de méthane de taurillons BBBc. De plus, lors de la suite du projet BBV, les mesures d’émissions de méthane pourraient être effectuées sur une période de 10 jours pour permettre d’avoir des données sur deux fois plus de taurillons