Comprendre l'utilisation de rhétoriques et de doctrines en faveur des minorités sexuelles et des femmes dans les discours des partis d'extrême droite à travers l'étude de l'axiome d'inégalité au sein du parti « Chez Nous »

Abstract

Le travail vise à comprendre l'utilisation que font les partis d'extrême droite des discours relatifs aux droits des femmes et des minorités sexuelles. Le travail étudie le cas du parti "Chez Nous". Ce parti belge francophone défend une vision identitaire et traditionaliste de la nation. Il se pose alors en opposition aux mouvements féministes et relatifs aux minorités sexuelles. Il ne déclare l'existence que de deux sexes, homme et femme, et défend un complémentarisme sexuel et une famille traditionnelle hétérosexuelle. Pourtant, dans ses discours, il déclare défendre les femmes et les minorités sexuelles des cultures étrangères. Celles-ci seraient non démocratiques et patriarcales. L'étude du parti amène à repenser l'axiome d'inégalitarisme à la base de l'idéologie des partis d'extrême droite. En effet, l'axiome d'inégalitarisme culturel, fondé sur l'idée que différentes cultures ne puissent coexister au sein d'un même espace national, amène à aspirer à une communauté nationale homogène culturellement parlant. Cela amène également les partis politiques d'extrême droite à développer des moyens d'actions radicaux pour empêcher la migration de personnes étrangères sur le territoire national. De même, il est possible de mettre en avant un axiome d'inégalitarisme fondé sur le différentialisme sexuel. Dès lors, la communauté nationale est fondée sur le complémentarisme sexuel, se positionnant alors contre les minorités sexuelles et les mouvements féministes qui remettent en question ce complémentarisme. Ils deviennent ennemis de la nation et des mesures visent à restreindre leur droit, notamment vis-à-vis de la parentalité et du mariage. L'utilisation de discours allant dans le sens de la protection de ces minorités se faisant contre la menace extérieure, il est possible de développer une troisième forme d'inégalitarisme, qui serait alors culturo-sexuel puisque fondé sur l'idée que les cultures, dans leur façon de concevoir la démocratie et le respect des minorités seraient inégales. Les moyens d'actions mis en œuvre par ses partis se rapportent alors à la première source d'inégalitarisme et ils ne mettent pas en œuvre des actions visant à protéger directement les droits des femmes et des minorités sexuelles. Cela nous amène alors à comprendre que les discours féministes sont en réalité une façade, un moyen utilisé par les partisans de l’extrême droite pour appuyer le combat qu’ils mènent, c'est-à-dire le rejet de l’immigration et par là des autres communautés culturelles.