Mémoire en science politique[BR]- "Le militantisme d'extrême droite sur YouTube : quelle place pour l'antiféminisme ?"[BR]- Séminaire d'accompagnement à l'écriture

Abstract

En 2017, les hasthags #MeToo et #BalanceTonPorc envahissent le net. Ces mouvements, permettant la libération de la parole des femmes victimes de harcèlement et violences sexuelles, vont faire émerger une quatrième vague de féminisme sur un nouvel outil plutôt favorable à la liberté d’expression : les réseaux sociaux. Cependant, comme le théorisait Susan Faludi dans les années 1990, tous les mouvements réclamant une plus grande égalité entre les hommes et les femmes sont inévitablement suivis d’un contrecoup réactionnaire, ce qu'elle nomme le Backlash. C’est ce que nous observons sur les réseaux sociaux : alors que de nombreux mouvements se structurent dans l’objectif de dénoncer les abus dont les femmes sont victimes, internet est également pris d’assaut par divers mouvements antiféministes et masculinistes qui viennent interroger la pertinence des nouvelles revendications féministes. Face à cet antagonisme, nous cherchons à déterminer dans quelle mesure l’extrême droite s’inscrit dans le contre-mouvement antiféministe qui bouscule Internet. Pour ce faire, nous analysons les discours de trois influenceurs français d’extrême droite: Le Raptor, Thaïs D’Escufon et Julien Rochedy. Les influenceurs français d'extrême droite sont-ils antiféministes et masculinistes ? Leurs discours et prises de position sur les rapports hommes-femmes les inscrivent-ils dans une dynamique de Backlash ?