Le vécu de maltraitance infantile : l'influence sur le sentiment de compétence parentale ainsi que sur l'attachement et la résilience de l'enfant. Comparaison entre des familles tout-venant et suivies par l'aide à la jeunesse

Abstract

Objectif : Ce mémoire a pour objectif de comprendre l’impact de la maltraitance infantile sur le sentiment de compétence parentale ainsi que l’attachement et la résilience de l’enfant. Méthodologie : Pour ce faire, nous avons divisé notre échantillon en deux groupes. Nous avons d’abord recruté 8 dyades parent/enfant ayant un suivi Aide à la jeunesse constituant notre groupe « Aide à la jeunesse ». Nous avons également recruté 8 dyades parent/enfant n’ayant pas un vécu de suivi d’Aide à la jeunesse, il s’agit de notre population « toutvenant ». Afin d’avoir accès à une population suivie par l’Aide à la jeunesse, le recrutement a eu lieu par le biais des équipes SOS enfants, mais également des Services d’aide et d'intervention éducative (SAIE). Les outils retenus dans le cadre de cette recherche pour l’évaluation de l’enfant sont le « Profil Socio Affectif » (PSA ; Dumas et al., 1997), ainsi que les « Histoires à compléter » (Bretherton et al., 1990). Les questionnaires administrés concernant l’évaluation du parent sont le « Questionnaire d’Auto-Évaluation de la Compétence Parentale » (QAECEP ; Terrisse et Trudelle, 1988) ainsi que le « Childhood Trauma Questionnaire » (CTQ ; Bernstein et al., 1994). Résultats : Les résultats mettent en avant que la maltraitance infantile influence le sentiment de compétence parentale lorsqu’il s’agit de violence sexuelle et de négligence émotionnelle. La maltraitance a également une influence sur la résilience de l’enfant concernant les formes d’abus sexuel et négligence physique. Cependant, les résultats ne permettent pas de déterminer que la maltraitance infantile vécue par le parent influence les schèmes d’attachement de son enfant. Nous constatons également que les enfants du groupe « Aide à la jeunesse » ont une résilience moindre en comparaison des enfants « toutvenant ». Enfin, nous n’observons pas de différence significative en ce qui concerne le sentiment de compétence parentale et l’attachement de l’enfant entre les groupes « Aide à la jeunesse » et « tout-venant ». Conclusion : La présente recherche aura confirmé l'importance de tenir compte du vécu infantile des parents dans les interventions de soutien à la parentalité, notamment au sein des suivis d’aide à la jeunesse afin de mieux comprendre leurs difficultés parentales. Dans ce sens, la vision intergénérationnelle du vécu infantile permet de rendre compte des impacts directement sur l’enfant, notamment au niveau de son attachement et sa résilience. Nous espérons que de futures recherches viendront pallier les limites rencontrées.