Régulation émotionnelle, structures cérébrales et activité physique chez l'adulte tout-venant : une scoping review

Abstract

La régulation émotionnelle est un processus complexe, étudié par de multiples chercheurs depuis de nombreuses années. L’intérêt pour ce concept explose dans les années 90, et Gross et Munoz créent en 1995 le premier modèle de régulation émotionnelle. Ce concept comprend la capacité de reconnaitre, comprendre, et réguler les émotions (Gross, 1998 ; Philippot, 2011 ; Thompson, 1994). Ce processus joue un rôle important dans le bien-être mental, ainsi que dans différents troubles psychologiques en cas de dysrégulation émotionnelle (Altan-Atalay & Zeytun, 2020 ; Christophe et al., 2009 ; Davidson, 2002). Dans les années 2000, différents chercheurs s’intéressent aux liens existant entre ce concept et les structures cérébrales, ainsi qu’aux liens avec l’activité physique. À l’heure actuelle, le lien entre la régulation émotionnelle et l’activité physique est établi. En effet, l’activité physique à long terme semble améliorer les capacités de régulation émotionnelle (Bahmani et al., 2020 ; Goodwin et al. 2003 ; Richard et al., 2020 ; Shields et al., 2016). Les liens entre régulation émotionnelle et structures cérébrales, ainsi que les liens entre activité physique et structures cérébrales sont également établis. En effet, les capacités de régulation émotionnelle semblent dépendre de fonctions cognitives attentionnelles et exécutives (Ochsner et al., 2002 ; Van Der Linder, 2004). Ces fonctions sont liées à des zones cérébrales spécifiques, telles que le cortex frontal (Banks et al., 2007 ; Morawetz et al., 2017 ; Ochsner et al., 2002 ; Ochsner & Gross, 2005), l’amygdale (Banks et al., 2007 ; Monk et al., 2003 ; Simpson et al., 2000 ; Ochsner et al., 2002 ; Sommerville et al., 2004 ; Van Der Linden, 2004) et le cortex cingulaire (Asami et al., 2008 ; Giuliani et al., 2010 ; Yucel et al., 2008) notamment. L’activité physique semble quant à elle diminuer l’atrophie des structures cérébrales avec l’âge (Colcombe et al., 2003 ; Erickson et al., 2009 ; Erickson et al., 2013 ; Erickson et al., 2015 ; Weinstein et al., 2012), et préserver leur fonctionnement optimal (Middleton et al., 2010).

Ainsi, malgré l’établissement de liens entre la régulation émotionnelle et l’activité physique, la régulation émotionnelle et les structures cérébrales, et l’activité physique et les structures cérébrales, la compréhension des liens entre la régulation émotionnelle, les structures cérébrales et l'activité physique reste relativement peu développée. En effet, peu d’études se concentrent sur l’étude de ces concepts au sein d’une même étude. Pourtant, les liens établis dans la littérature entre ces éléments deux par deux soulignent l’importance de mener des études concernant tous ces éléments, afin d’en établir les liens.

Ce manque de littérature souligne l'importance de mener une étude afin de faire le point sur l'état actuel des connaissances scientifiques sur le sujet, et afin d’identifier les faiblesses et les possibilités d'amélioration pour les études futures. Le présent mémoire se concentre ainsi sur une revue de la littérature visant à explorer les liens entre la régulation émotionnelle, les structures cérébrales et l'activité physique, en mettant l'accent sur la réalisation d’un résumé des connaissances actuelles sur le sujet, et sur l'analyse des forces et des limites des études existantes.