Perception des agressions par les plantes et acquisition d'une toxicité pour les ruminants : exemple de Galega officinalis

Abstract

Depuis leur apparition sur Terre, les plantes subissent une pression de sélection continue qui les pousse à développer une plasticité génétique qui intéresse différentes disciplines scientifiques depuis des décennies. L’environnement regorge de stress biotiques et abiotiques qui sélectionnent des stratégies de défense spécifiques et efficaces. Dans le cadre de la fauche pour former le fourrage ou du comportement alimentaire des bovins en pâture, la voie principale de signalisation est celle médiée par l’acide jasmonique. Cette molécule, découlant des phospholipides membranaires, permet la signalisation intracellulaire et, après transformation, peut pénétrer dans le noyau afin d’activer les facteurs de transcription spécifiques. Ces derniers vont stimuler la transcription de gènes particuliers, permettant la production des intervenants du métabolisme secondaire entrainant la production de molécules particulières, les métabolites secondaires. Parmi les types de métabolites secondaires, les composés azotés seront plus détaillés car ils comprennent les alcaloïdes. Ces molécules sont bien connues dans le monde médical et dans le cadre des intoxications végétales chez les ruminants. Pour illustrer, le cas de Galega officinalis sera abordé. En effet, un foin contaminé contenant 10% de cette plante est toxique chez les bovins et ovins menant généralement à la mort après une période de signes cliniques essentiellement respiratoires. Sa cousine, Galega orientalis, est inoffensive pour les ruminants et, au contraire, procure des effets bénéfiques que ce soit en termes de fertilisation des sols ou en alimentation bovine.