Valorisation des fourrages ligneux en élevage bovin

Abstract

Bien qu’historiquement très importants dans nos contrées et encore très utiles ailleurs dans le monde, les arbres et arbustes ont progressivement quitté la ration de nos bovins suite à l’intensification de l’agriculture. Ils présentent cependant un intérêt renouvelé étant donné les considérations environnementales et les sécheresses qui se multiplient. Ainsi, il apparait qu’un mélange des essences les plus digestes (contenu en lignine limité) parmi lesquelles le saule et le frêne, en tant que supplément, est la meilleure option pour limiter les pertes voire obtenir des effets positifs sur les bovins. En effet, les fourrages ligneux tendent à conserver leur valeur nutritive avec l’avancement de la saison de pâturage, avec pour certaines espèces une richesse en protéines et en oligo-éléments déficitaires dans l’herbe. La présence de certains types de tanins dans ces fourrages présente également un intérêt puisqu’il a été prouvé une amélioration des performances de production et de leur qualité. Ils peuvent cependant être délétères en concentration trop importante. D’autres composés secondaires, contenus dans le frêne ou le saule peuvent jouer un rôle anti-inflammatoire intéressant. Cependant, certaines espèces telles que le chêne et l’érable peuvent aussi s’avérer toxiques. Les fourrages ligneux peuvent aider au contrôle du parasitisme de manière naturelle et écologique grâce à leurs tanins, qui limitent aussi les émissions de méthane et d’azote en redirigeant l’excrétion de ce dernier vers les bouses. Les arbres, en plus de ces intérêts écologiques multiples et de l’abri naturel, fournissent une nourriture diversifiée qui favorise le bien-être animal : le bovin a la possibilité d’exprimer ses préférences alimentaires. En outre, l’utilisation de cette ressource peut être gérée de différentes façons, parmi lesquelles le pâturage direct ou la coupe de branches.