Particularités du métabolisme de l'acide urique du dalmatien : mécanismes impliqués et impact sur l'approche thérapeutique

Abstract

Les Dalmatiens sont connus pour être à risque de présenter certaines pathologies telles que les urolithiases d’urate d’ammonium ou encore, de manière plus anecdotique, de l’arthropathie goutteuse. En effet, leur taux d’acide urique dans le sang et les urines est significativement plus élevé que celui observé chez les autres races de chiens. Cette tendance à accumuler de l’acide urique découle d’une mutation génétique autosomale récessive touchant tous les Dalmatiens et affectant l’un des principaux transporteurs de l’acide urique : GLUT9. Ce transporteur achemine habituellement l’acide urique vers le foie, son lieu de métabolisation, et permet sa réabsorption dans les tubules rénaux proximaux. En raison de son efficacité réduite, le métabolisme de l’acide urique en allantoïne et sa réabsorption vers le sang ne se déroulent pas de manière optimale, entrainant une accumulation d’acide urique dans le sang et dans les urines.

La mise en place de mesures préventives joue un rôle essentiel dans l’approche thérapeutique du Dalmatien. Il est donc primordial de sensibiliser les propriétaires d’une part sur l’importance d’une alimentation adaptée aux besoins spécifiques de cette race et, d’autre part, sur les examens pouvant être réalisés pour déceler de manière précoce une pathologie débutante. Lorsque la pathologie est installée, il est important d’utiliser les outils diagnostic à notre disposition comme l’imagerie ou l’analyse urinaire et d’adapter sa prise en charge en fonction. Un traitement médicamenteux sera souvent suffisant mais parfois des mesures chirurgicales devront être employées. Enfin, il est primordial d’encourager les éleveurs à s’informer de manière approfondie sur le métabolisme particulier de cette race pour intégrer ces connaissances dans leurs pratiques d’élevage et dans les conseils qu’ils prodiguent aux futurs propriétaires de Dalmatiens.