Les intoxications au sélénium : origine et impact potentiel sur la santé des consommateurs, illustrées par un cas clinique dans un élevage de porcs

Abstract

Lors de forte incidence ou récurrence d’une pathologie sur une même exploitation, de nombreux virus, bactéries, parasites et autres pathogènes sont à explorer. A l’aide de l’anamnèse, d’un examen clinique ou d’analyses complémentaires, le vétérinaire explore les différentes possibilités afin de trouver la bonne étiologie. Lorsqu’une cause infectieuse est finalement écartée mais que le problème persiste, il est alors important de s’intéresser à l’alimentation, et de réaliser par exemple un profil en oligo-élément d’un animal type de l’exploitation concernée. En effet de nombreuses carences en oligo-éléments existent, liées à l’appauvrissement des sols et donc des fourrages, et ces différentes carences peuvent parfois être à l’origine de pathologies. Il est par exemple courant sur le terrain de conseiller une supplémentation systématique des vaches quelques semaines avant la mise-bas, afin d’assurer un statut correct en oligo-éléments au veau. Cependant, il serait préférable, avant d’envisager de complémenter des animaux, et ce quelle que soit la méthode (CMV, bolus intra ruminaux, voie parentérale..), de s’assurer au préalable de la présence réelle d’une carence. De nombreux oligo-éléments, bien qu’étant indispensables au bon fonctionnement de l’organisme à dose physiologique, sont toxiques à des doses élevés, avec parfois un intervalle très faible entre carence, dose recommandée et toxicité. C’est le cas du sélénium, qui bien que très connu pour être responsable de nombreux problèmes de reproduction en cas de carence, peut également être à l’origine de graves signes cliniques lors d’intoxication. Dans un cas de sélénose chez un animal de production, de grandes quantités de sélénium sont alors stockées dans différents organes, principalement le foie et les muscles. Malgré qu’elles soient extrêmement rares, ces intoxications, si aucune mesure n’est prise, pourraient également avoir un impact sur le consommateur des denrées : l’Homme.