Lorsqu'une amputation distale est nécessaire chez les équidés, les prothèses constituent-elles une alternative viable à l'euthanasie ?

Abstract

Les prothèses, dispositifs pour remplacer un organe ou une fonction, sont mentionnées pour la première fois dans le Rig-Véda et remontent à l’Égypte ancienne. Depuis la Renaissance et les avancées d’Ambroise Paré, elles ont évolué considérablement, particulièrement après les guerres mondiales. Aujourd'hui, les prothèses modernes, intégrant des matériaux avancés et des technologies informatiques, offrent des solutions sophistiquées. Les prothèses tibiales humaines visent à offrir autonomie et confort, comprenant une doublure, une emboîture et un pied prothétique. Elles permettent un mouvement dynamique et une pratique sportive intense. Les douleurs fantômes et les plaies de friction sont des inconvénients majeurs. L’ostéointégration offre une alternative prometteuse mais présente des risques d'infection. Cette technique n'est pas encore viable pour les chevaux en raison des contraintes de poids et de la nécessité de repos post-chirurgical. Les chevaux, en particulier les compétiteurs, sont sujets à des blessures graves aux membres distaux. Souvent l'euthanasie est nécessaire malgré les progrès en traitement. Les blessures peuvent varier de contusions mineures à des fractures sévères, les membres antérieurs étant les plus touchés. Certaines pathologies peuvent en entraîner d’autres tels que la fourbure. Celle-ci, souvent due à un stress gastro-intestinal, affecte 2.1% des chevaux aux États-Unis annuellement. L’amputation accompagnée d’une prothèse classique chez les équidés a de nombreux critères de sélection tel que la compliance du propriétaire, le caractère l’âge ou la blessure du cheval. La procédure consiste en une amputation dans l’articulation située la plus distalement dans du tissu sain et la fermeture de la plaie comprends une greffe de tissu de la fourchette afin de protéger le moignon. Une prothèse provisoire soutenue par un plâtre et des broches transfixées est nécessaire avant l’élaboration de la prothèse définitive minimum 12 semaines postopératoire. Plusieurs complications surviennent suite a cette chirurgie. Certaines périchirurgicale comme une fracture du métacarpe / métatarse ou une non tolérance des soins par le cheval. D’autres sont à plus long terme comme les infections ou les déhiscences de plaies. Le pronostic vital à 9 mois est de 65% et le coût estimé à 8 semaines varie entre 16 et 25 000 €. Malgré le peu d’études consacrées à cette procédure, cela étant du au peu de cas adaptés à celle-ci, il vaudrait la peine d’envisager ce soin en dernier recours avant l’euthanasie.