Détermination du sexe chez l'esturgeon : implications en production de caviar

Abstract

Une des problématiques majeures rencontrées en production de caviar est l’absence de méthode de sexage précoce des esturgeons. En effet, il existe actuellement différentes méthodes de sexage chez l’esturgeon qui sont l'endoscopie, la biopsie, le dosage d'hormones stéroïdiennes sexuelles et l'échographie. Cependant, c’est seulement à partir de deux à six ans, en fonction de la technique, que celles-ci sont réalisables. Ceci mène donc à l’élevage, pendant plusieurs années, de mâles improductifs en terme de production de caviar et donc économiquement moins attractifs que les femelles pour l’éleveur. Il est donc primordial au sein des élevages de savoir déterminer le plus tôt possible le sexe des esturgeons. Un moyen de déterminer rapidement le sexe d’un esturgeon est de chercher la présence de dimorphisme sexuel. Chez l’esturgeon, beaucoup de scientifiques nient la présence d’un dimorphisme. Alors que d’autres n’excluent pas un dimorphisme discret comme la différence de forme de l’orifice urogénital. Une hypothèse émise par Vecsei (2000) et approfondie dans ce travail est l’utilisation de la forme de cet orifice comme moyen de sexage et l’apport que le Machine Learning pourrait ajouter à cette technique. Une autre hypothèse de nouvelle méthode de sexage est fournie dans ce travail et est basée sur la génétique. L’esturgeon possède un système de détermination du sexe hétérogamétique femelle ZZ:ZW. Une région génomique spécifique aux femelles, appelée « W », a été découverte chez six espèces d’esturgeons grâce au marqueur PCR AllWSex2. Cette découverte a été corroborée par d'autres chercheurs utilisant le même marqueur chez d’autres espèces d’esturgeons et ouvre donc la porte à une potentielle nouvelle méthode de sexage génétique. L’utilisation de ce marqueur PCR AllWSex2 pour sexer les esturgeons pourrait potentiellement offrir plusieurs avantages notamment un sexage bien plus précoce que les techniques actuelles.