Comparaison de la thromboembolie aortique chez le chat et de la thrombose aortique chez le chien, pourquoi ces différences ?

Abstract

La thromboembolie aortique chez le chat et la thrombose aortique chez le chien sont deux pathologies obstructives de l’aorte distale, causant toutes deux une diminution voire une interruption du flux sanguin, cependant il y a de nombreuses différences entre ces deux pathologies aux niveaux de la présentation clinique, du diagnostic, de l’étiologie et du pronostic. La thromboembolie aortique chez le chat est souvent la conséquence d'une cardiomyopathie hypertrophique primaire ou secondaire, qui cause une dilatation de l‘oreillette favorisant la formation de thrombus. Ces derniers peuvent s’emboliser et aller se loger au niveau de la trifurcation aortique ou des artères fémorales. Le diagnostic se base principalement sur les signes cliniques pathognomoniques de cette pathologie qui sont reconnaissables grâce aux 5P ; pain, paralysis, pulselessness, polar, palor. C’est une cause fréquente de consultation en urgence chez les chats et cela se solde malheureusement souvent par une euthanasie. La thrombose aortique chez le chien résulte généralement d'un état hypercoagulable qui peut être engendré par de nombreuses pathologies. La formation des thrombi se fait généralement in situ dans l'aorte et cause une obstruction partielle voire totale du vaisseau, bien qu’une embolisation soit également possible. Chez les chiens, la présentation clinique est plus variable. On peut notamment observer des boiteries, une parésie voir une paralysie, de la douleur, une faiblesse voir de l’intolérance à l’effort. Concernant les traitements, ils sont similaires entre ces deux espèces et consistent en une analgésie et des anticoagulants ainsi que la prise en charge de l’éventuelle pathologie sous- jacente. Le traitement des éventuelles conséquences de l’ischémie et de la reperfusion est primordial. Un traitement chirurgical est également possible bien que peu répandu à l’heure actuelle en médecine vétérinaire. Les pronostics fluctuent en fonction de la présentation uni ou bilatérale, de la durée de l’obstruction et de la motricité.