Les thrombophlébites post-cathétérisme du cheval : pathophysiologie et traitements actuels et de demain

Abstract

Les thrombophlébites post-cathétérisme affectent de nombreux chevaux hospitalisés. Elles se caractérisent par une inflammation de la paroi veineuse suivie de la formation d’un thrombus, septique ou non. Elles sont favorisées par la présence d’au moins deux des trois facteurs de la triade de Virchow : un état hypercoagulable souvent causé par diverses pathologies comme les coliques, endotoxémies ou septicémies ; un traumatisme local de l’endothélium dû à des causes mécaniques, chimiques ou infectieuses ; et une stase veineuse induite par un port de tête bas fréquemment observé lors de maladies systémiques. Le diagnostic de cette pathologie repose principalement sur l’historique, les signes cliniques présents et une échographie de la veine atteinte. Des mesures prophylactiques visant à gérer les facteurs de risque peuvent être mises en place, incluant l’asepsie, le choix du cathéter et sa maintenance, une inspection échographique et palpatoire régulière, ainsi qu’une prévention médicale avec l’utilisation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens et d’héparine. Les traitements actuels des thrombophlébites en médecine équine reposent majoritairement sur des traitements topiques, des anti-inflammatoires non stéroïdiens, des antithrombotiques comme l’héparine, l’aspirine et le clopidogrel, et des antibiotiques en cas d’atteinte septique. Lorsque les traitements médicaux ne suffisent pas à résoudre une thrombose, compromettant les performances sportives ou la vie du cheval, la chirurgie reste le seul recours. En médecine humaine, les traitements sont déjà plus avancés et comprennent des molécules qui ne sont pas encore utilisés en médecine équine, telles que les antivitamines K, le fondaparinux, les anticoagulants oraux directs ou encore les thrombolytiques. Leur application en médecine équine nécessite cependant davantage d’études pour prouver leur efficacité, et certains sont coûteux et requièrent un protocole ou un monitoring contraignant.