L'immunothérapie CpG-ODN contre l'asthme équin sévère : un traitement prometteur ?

Abstract

L’asthme équin sévère est une pathologie respiratoire inflammatoire chronique se déclarant suite à l’exposition à de fortes concentrations de particules en suspension dans l’air. Les lésions majoritairement observées sont le bronchospasme, l’accumulation de mucus et le remodelage pulmonaire entrainant des signes cliniques d’intensité variable. Le diagnostic repose principalement sur une anamnèse évocatrice, une endoscopie et une cytologie du lavage broncho-alvéolaire. La prise en charge passe actuellement par l'amélioration des conditions de vie, contraignant pour les propriétaires, et par un traitement à base de corticoïdes, dont l'utilisation prolongée entraîne des effets néfastes.

Klier et son équipe ont cherché à démontrer, à travers diverses études, que les oligodésoxynucléotides cytosine-phosphate-guanine non méthylés (CpG-ODN) peuvent améliorer cliniquement les chevaux souffrant d’asthme équin sévère. L'action immunomodulatrice des CpG-ODN a entraîné l’amélioration de certains paramètres cliniques, bien que d’autres soient restés pathologiques. Les meilleurs résultats ont été obtenus après 10 inhalations de 187,5 μg de CpG-ODN, administrées tous les deux jours. Ces améliorations semblent avoir été maintenues pendant huit semaines, suggérant une efficacité à long terme, en gardant les chevaux dans leurs conditions de vie habituelles. Sur le plan immunologique, les résultats sont peu concluants, et les nombreux biais présents dans les études de Klier ne permettent pas d’affirmer que les CpG-ODN ont réellement rétabli l’équilibre Th1/Th2. Seule l’IL-4, cytokine Th2 médiatrice de l’allergie, a significativement diminué dans toutes les études de Klier ainsi que dans celles portant sur le modèle asthmatique murin et la dermatite atopique canine.

Il serait pertinent que de nouvelles recherches évaluent les effets des CpG-ODN de manière plus contrôlée, sur un plus grand nombre de chevaux, et en les associant à des modifications environnementales pour améliorer les résultats. Cela pourrait ainsi ouvrir la voie à l'immunothérapie comme nouvelle approche thérapeutique pour les chevaux asthmatiques.