Analyse de la persistance des communautés et populations végétales d'une toiture verte diversifiée après 7 ans de mise en place

Abstract

Les toitures vertes extensives sont une opportunité pour soutenir la biodiversité native en plus de tous les services que leur présence rend à la ville. Ce travail a pour objet la toiture verte du bâtiment TERRA à Gembloux. Les conditions abiotiques de cette toiture sont analogues à celles des pelouses calcaires : un sol pauvre, peu profond et fortement drainé. Les parcelles de la toiture, d’une surface de 254 m² ont été semées en 2017 avec un cortège de 29 espèces typiques des pelouses sèches et n’ont subi aucune intervention depuis. Au sein des parcelles, 36 quadrats permanents ont été définis lors de l’installation dans le but d’étudier leur évolution au fil des années. Ces quadrats se répartissent entre deux facteurs environnementaux : la profondeur (6 cm ou 12 cm) et le niveau d’ensoleillement (élevé (9- 12h, moyen (6-9h) ou faible (3-6h)). L’objectif des analyses est d’étudier la pérennité des populations de cinq espèces abondantes en termes de nombre d’espèces et des communautés végétales en place au fil des années de relevé (2018, 2020 et 2024 pour les communautés végétales, 2020 et 2024 pour la composition du sol et 2024 pour les populations d’espèces) et pour les différents types de conditions environnementales. Pour ce faire, trois axes d’analyses ont été définis : les populations, les communautés et la composition du sol. Les résultats ont montré un effet significatif du temps sur la composition des communautés et du sol. L’impacte de la profondeur et de l’ensoleillement ont montré un effet sur la composition des communautés également. La composition du sol (pH, N, P, K, C/N, C organique, %limon, %argile, %sable) varie également selon le niveau d’ensoleillement mais très peu selon la profondeur. La diversité des espèces a fortement augmenté entre 2018 et 2024 mais cette augmentation est due uniquement à l’arrivée d’espèces spontanées sur le toit. L’étude des populations a montré que les espèces étudiées (Anthyllis vulneraria, Verbascum thapsus, Echium vulgare, Trifolium pratense et Trifolium arvense) avaient une préférence significative pour les parcelles de 12 cm de profondeur et qu’elles étaient indifférentes au niveau d’ensoleillement à l’exception d’Echium vulgare qui diminue significativement en abondance à mesure que le niveau d’ensoleillement augmente. Ces résultats montrent l’importance des dynamiques temporelles et environnementales sur les populations et communautés végétales de la toiture. Mots clés : toitures végétales, population, communauté, dynamique temporelle, conditions environnementales