Cancérogenèse des granulomes œsophagiens générés par l'infection des canidés par Spirocerca lupi : étude de terrain sur l'île de la Réunion appuyée par la littérature scientifique

Abstract

En médecine vétérinaire, les parasites cancérigènes semblent actuellement moins bien compris que les virus et bactéries cancérigènes (Papillomavirus bovin, virus de la leucose féline…), et encore moins compris que les micro-organismes cancérigènes en médecine humaine en règle générale (Helicobacter pylori, virus d’Epstein-Barr, Papilloma virus humain…) (Fonti et al., 2023). Dans ce travail, nous avons essayé de mieux comprendre les mécanismes oncogènes du parasite nématode Spirocerca lupi au sein de l’espèce canine. Pendant mes stages pratiques sur l’île de la Réunion, j’ai appris que la prévalence du parasite y était élevée. Nous avons donc tenté d’obtenir un maximum de données pertinentes pour comprendre le mode d’action du parasite et cette carcinogenèse secondaire, actuellement toujours mal comprise. Parfois freinés par les conditions de terrain, nous avons tout de même réussi à rassembler en 70 jours, des données cliniques, des prélèvements anatomiques et des résultats de laboratoires. Plus précisément, nous avons récupéré et produit des radiographies avec contraste baryté ou non, des vidéos d’endoscopie et des pièces macroscopiques de nodules œsophagiens, accompagnés de photographies. Ces prélèvements ont été envoyés dans un laboratoire d’anatomopathologie vétérinaire, aboutissant à l’obtention de trois lames histopathologiques issues de trois nodules de spirocercose. Ces données ont été prélevées dans différents endroits (deux cabinets vétérinaires et une fourrière), sur dix cas cliniques suspectés Spirocerca positifs. C’est donc à travers l’analyse de ces prélèvements et de ces cas rapportés, avec leurs examens complémentaires associés que nous avons émis des hypothèses, pour ensuite, s’appuyer sur la littérature actuelle, et ainsi, mieux comprendre les liens entre l’infection parasitaire et l’apparition de fibrosarcomes et/ou ostéosarcomes œsophagiens.