Mémoire de fin d'études :" Standardisation et territoire. Impact dans la région namuroise au cours des 40 dernières années ".

Abstract

Ce mémoire analyse l'évolution du paysage de la Province de Namur, en mettant en lumière l'impact de la « standardisation » sur la banalisation du territoire. Au cœur de cette étude se trouve le développement de l'habitat pavillonnaire, intimement lié au phénomène de la ville diffuse et à ses composantes sociales et architecturales. En retraçant l’évolution du paysage namurois au cours des 40 dernières années, ce travail met en évidence comment certaines pratiques normalisées ont progressivement uniformisé le paysage urbain, parfois au détriment de la diversité architecturale et de l'identité locale. La « Rue du Petit Babin » à Malonne, village de la commune de Namur, est choisie comme étude de cas pour illustrer les dynamiques de l'urbanisation diffuse, une forme de développement non planifiée et fragmentée, souvent réalisée sans stratégie globale. Depuis les années 1970, ce type d'urbanisation a donné lieu à la construction massive de maisons pavillonnaires, uniformisant progressivement le paysage. Ce mémoire combine une revue de la littérature, une analyse historique et cartographique, des visites de terrain, et des entretiens avec les habitants. Cette approche permet de comprendre comment les différentes formes de standardisation ont transformé le paysage de Malonne. L’étude montre que la normalisation et l’industrialisation, bien qu'efficaces en termes de coût et de praticité, ont tendance à remplacer la diversité par une uniformité dictée par des impératifs économiques. La permissivité dans les règles urbanistiques a facilité une construction désordonnée et répétitive, souvent dominée par les intérêts des promoteurs immobiliers. Par ailleurs, avec la saturation des terrains et l’augmentation des coûts de construction, ce modèle de développement pourrait atteindre ses limites, laissant place à de nouvelles formes d'urbanisation. Les habitants de Malonne expriment des sentiments mitigés : s'ils apprécient la facilité et la tranquillité offertes par ces nouvelles constructions, ils s'inquiètent de la disparition de l'identité de leur quartier. Ce travail met en lumière la nécessité de repenser les pratiques architecturales et urbanistiques pour éviter que la standardisation ne stérilise nos territoires. Il appelle à une régulation plus adaptée, capable de préserver l'identité locale et la diversité architecturale, tout en répondant aux besoins économiques et environnementaux actuels.