Stage et mémoire : "Localisation de l'aide humanitaire : le personnel de Caritas, vecteur de changement ?"

Abstract

Le système d’aide humanitaire peut être considéré comme un réseau complexe d’acteurs multiples dont font partie les grandes ONG internationales, notamment Caritas. Les acteurs locaux des pays bénéficiaires de l’aide ont peu de place dans ce système. La localisation désigne le processus de transfert de pouvoir et de ressources vers ces acteurs. Caritas Belgique, membre du réseau Caritas International, semble relativement bien préparée à ce changement de perspective. Mais qu’en est-il des personnes employées par Caritas ? Comment voientelles les choses et surtout sont-elles des moteurs de la localisation ? Telle est la question centrale analysée dans ce mémoire. Pour y répondre, des entretiens semi-directifs ont été menés avec sept personnes travaillant ou ayant travaillé pour Caritas. Loin de verser dans le simplisme, les personnes interrogées portent un regard lucide sur les défis de la localisation et ses paradoxes. Toutes sont favorables à la localisation ; leur approche semble trouver ses origines dans des motivations éthiques (le bénéficiaire doit être acteur du projet humanitaire) ; leur argumentation intègre les aspects techniques de la localisation – dont la prise en compte des compétences spécifiques des acteurs locaux ; elles acceptent les conséquences potentielles de la localisation sur Caritas Belgique et sur leur emploi. Pour mettre en place la localisation, il convient de travailler à la fois sur le plan individuel (réticences psychologiques), collectif au sein du système humanitaire (réticences de système) et social (réticences culturelles). Les personnes interrogées en sont conscientes et sont déterminées à agir en ce sens.