Elaboration d'une méthodologie pour détecter les événements extraordinaires à partir des métriques classiques issues d'animaux équipés de balises GPS

Abstract

De nos jours, les cervidés en Wallonie font face à des défis sans précédent, notamment la pression anthropique, les effets croissants du changement climatique et le retour du loup. Ces facteurs créent un environnement de plus en plus contraignant, les forçant à s'adapter continuellement. Ce phénomène, appelé le "paysage de la peur", décrit comment les proies perçoivent et réagissent aux risques de prédation. La chasse, une activité humaine destinée à réguler les populations pour maintenir un équilibre forêt-gibier, constitue également une source de stress supplémentaire et influence l'occupation du territoire et le comportement des cervidés. Évaluer ces réponses comportementales est essentiel pour comprendre l'impact du stress sur les populations de gibier et pour élaborer des stratégies de gestion adaptées, en particulier en ce qui concerne la chasse et le bien-être des espèces. À travers ce travail de fin d’étude, il a été possible d’explorer, au moyen de métriques classiques, les réactions spatio-temporelles des biches munies de colliers GPS en réponse aux traques-affût dans les territoires de Chasse de la Couronne en Wallonie (Saint-Michel – Freyr et l’Hertogenwald). Cette analyse a mis en lumière plusieurs comportements clés, tels qu’une fuite lors des journées de chasse, une augmentation significative de la taille des domaines vitaux allant de pair avec celle des vitesses de déplacement en réponse à la chasse. Il a également été observé qu’un certain délai est nécessaire après la traque pour que les biches retrouvent leurs mouvements habituels. Les résultats confirment également l’impact marqué des saisons et des conditions environnementales sur le mode de vie des biches, ainsi que l’influence du terrain sur leurs comportements. Bien que les données sur l'influence du loup soient encore partielles, elles révèlent néanmoins quelques observations intéressantes, notamment un comportement de vigilance accrue (réduction de vitesse de déplacement et du domaine vital), contrairement à la simple fuite directe observée en réponse à la chasse. Par conséquent, la prédation naturelle n'a pas un effet totalement équivalent à celui de la chasse. Enfin, la comparaison avec le comportement du sanglier révèle des similitudes intéressantes entre les deux espèces au niveau de leurs réactions spatio-temporelles face à la chasse, bien que les réponses du sanglier soient moins prévisibles et plus contrastées que celles des biches.