Des Wallons d'Ancien Régime au service de la politique étrangère belge sous Léopold Ier : héritage et appropriation du corporatisme militaire des Gardes wallonnes au sein de la Légion belge au Mexique

Abstract

Ce travail propose d’étudier la réactivation du corporatisme militaire des gardes wallons des Bourbons d’Espagne par la Légion belge au Mexique, entre 1864 et 1867. Ces deux régiments agissent alors comme une réelle extension du pouvoir des souverains, en recevant en retour des privilèges inaccessibles à la majorité des militaires de ces pays. En plus d’un appel au souvenir des gardes wallons pour recruter des légionnaires, une réelle reproduction des conditions d’engagement et des droits propres à ces volontaires a alors lieu. Ce droit spécifique va venir s’imposer dans des régions mexicaines, où la couronne catholique éprouve des difficultés à imposer sa volonté. Plus qu’une simple reproduction, nous voyons aussi comment une petite élite de nobles qui eurent des ancêtres dans les gardes wallons, apporte l’expertise de ses ancêtres dans l’élaboration du projet mexicain. La maison royale belge et son homologue mexicaine se substituent alors à celle des Bourbons d’Espagne, alors en difficulté, et ce corporatisme se heurte alors aux évolutions libérales. Au final, l’échec de l’empire mexicain n’empêche cependant pas de générer un profit et une expérience dont la maison royale belge semble encore bénéficier par la suite.