La parentalité en prison, quelle protection ?

Abstract

Au sein de la population carcérale belge, une réalité poignante émerge : près de la moitié des détenus sont parents d'au moins un enfant mineur. Ce constat soulève des questions cruciales sur la manière dont la parentalité peut être conciliée avec l'expérience de la détention. Actuellement, environ 5 000 pères et mères se trouvent derrière les barreaux, éloignés de leurs enfants, soit un Belge sur 2000, touchant ainsi la vie de près de 17 000 enfants.

Le présent mémoire se fixe pour objectif d'explorer les contours de la protection juridique entourant le droit des détenus à maintenir des liens familiaux. Comment ce droit est-il défini, protégé et mis en œuvre dans le contexte spécifique des prisons belges? C'est à cette question complexe et socialement pertinente que nous nous efforcerons de répondre au fil des pages qui suivent.

Dans un premier temps, nous examinerons en particulier le droit à la vie privée protégée par l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme, définissant sa portée dans le contexte particulier de la parentalité en prison. Nous aborderons également les implications d’autres instruments internationaux, tels que la Convention relative aux droits de l'enfant ainsi que des instruments nationaux.

La deuxième partie se concentrera sur les dispositifs concrets qui visent à maintenir le droit à la parentalité en prison. Nous analyserons le droit des mères d'être incarcérées avec leurs enfants jusqu'à l'âge de trois ans, ainsi que les droits de visite, de communication téléphonique et de correspondance écrite dont bénéficie chaque détenu.

L’objectif de ce mémoire aspire à contribuer à une compréhension plus profonde de la manière dont le système juridique peut mieux concilier la détention et la parentalité, dans l'intérêt tant des détenus que de leurs enfants.