Traumatisme secondaire : Implication du soutien social dans la résilience chez les intervenants venant en aide aux réfugiés et/ou aux migrants

Abstract

Introduction : Travailler auprès de réfugiés et/ou migrants peut s’avérer un métier à risque de développement de traumatisme secondaire (Cunningham, 2003 ; Bride, 2007). Dans cette étude, nous avons cherché à comprendre comment certains intervenants parviennent à faire preuve de résilience dans ce contexte. Plus précisément, nous avons analysé comment le support social joue un rôle dans la résilience car il n’existe, à notre connaissance, aucune étude approfondie qui examine comment les différents types de support social contribuent à celle-ci. Objectif : L’objectif principal de cette recherche est de comprendre l'influence des différents types de support social sur la résilience au traumatisme secondaire chez les intervenants travaillant auprès de réfugiés et/ou migrants. Méthodologie : Cette étude s'appuie sur une approche quantitative en utilisant des instruments psychométriques validés afin d’examiner les relations entre la résilience, le traumatisme secondaire et le soutien social perçu. L'échantillon, constitué de 67 professionnels recrutés dans divers services en Wallonie, a été évalué à l'aide de questionnaires comportant : des données sociodémographiques, l'Échelle de Stress Traumatique Secondaire (STSS), la Connor-Davidson Resilience Scale (CD-RISC), et la Multidimensional Scale of Perceived Social Support (MSPSS). Les analyses statistiques, réalisées avec Jamovi, incluent des corrélations et des régressions linéaires pour explorer les hypothèses. Résultats : Bien qu'aucune corrélation significative n'ait été observée entre les scores globaux de résilience et de traumatisme secondaire, ni entre les scores globaux de résilience et de soutien social, des analyses plus approfondies ont révélé des corrélations significatives au niveau des sous-dimensions. Le soutien social d’une personne spécifique était positivement associé à certaines dimensions de la résilience, telles que l'acceptation du changement et le sentiment de contrôle interne. Par ailleurs, la satisfaction des collègues a émergé comme un facteur déterminant car il semble toujours corrélé positivement avec la résilience globale et présente des effets sur des sous-dimensions, tels que la compétence personnelle, le contrôle interne, et la spiritualité. Conclusions : Les conclusions de ce mémoire mettent en évidence que le soutien social, en particulier celui fourni par les collègues, joue un rôle crucial dans la résilience des intervenants. Ces résultats pourraient avoir des implications dans la formation et la gestion des équipes d’intervention auprès des réfugiés et/ou migrants. Renforcer la résilience via le soutien social des collègues pourrait donc constituer une stratégie efficace pour optimiser la performance, l’engagement et le bien-être des travailleurs (Dutta & Rangnekar, 2024). Une recherche qualitative complémentaire serait intéressante afin de mieux saisir les expériences individuelles et la diversité des perceptions du soutien social dans cette population.