Vision du vieillissement et activation de stéréotypes : quels effets sur la marche et la cognition chez les jeunes ?

Abstract

De nos jours, nous sommes, de façon incontestable, face au vieillissement de la population. De plus, il semble que l’âge soit un facteur de discrimination important. Celle-ci reflète la vision prédominante que nous avons des personnes âgées, étant une perception négative teintée de phénomène d’âgisme et de jeunisme. Divers études ont permis de mettre en avant l’influence de l’activation de stéréotypes âgistes sur le comportement et les performances d’individus âgés mais également sur les attitudes et le comportement d’individus jeunes. Ainsi il a été démontré qu’après avoir stimulé de façon implicite chez des jeunes des représentations associées aux personnes âgées, ces jeunes ont tendance à marcher moins vite et présenter de moins bonnes performances mnésiques (Bargh et al. 1996 ; Dijksterhuis et al. 1999). Toutefois, il semble également que des éléments externes tels que la motivation ou l’attente des expérimentateurs puissent avoir une influence sur les résultats observés (Doyen et al. 2012). C’est pourquoi, la présente étude vise à déterminer si l’activation explicite du concept de vieillissement chez des jeunes adultes peut influencer leur marche et leurs capacités cognitives. Pour ce faire, 50 individus jeunes, âgés de 18 à 30 ans, seront invités à participer à cette étude. Il leur sera tout d’abord demandé de répondre à une enquête en ligne. Ensuite une semaine plus tard, ils seront invités à réaliser divers tests de marche avec et sans une tenue munie de différents poids. Cette tenue sera présentée comme simulant ou non le vieillissement. Les résultats obtenus permettent de mettre en avant une certaine influence de l’activation du concept de vieillissement sur les performances de marche et les performances cognitives des jeunes adultes. Il semble, de ce fait, que la stigmatisation et la stéréotypisation puissent avoir une influence sur le comportement des jeunes adultes. Toutefois, certaines des attentes émises en début de recherche n’ont pas été rencontrées, et des observations contraires aux hypothèses ont été réalisées. En conclusion, il semble que cette étude appuie les données de littérature mettant en avant une influence des stéréotypes âgistes sur le comportement de jeunes individus. Toutefois, malgré une méthodologie scrupuleuse, davantage d’études pourraient être envisagées afin d’étayer, confirmer ou infirmer les observations réalisées.