Comment les mécanismes d'autorégulation d'une équipe sportive se développent-ils dans le cadre d'un serious game low-tech ?

Abstract

Cette étude explore le développement des mécanismes d’autorégulation au sein d’une équipe sportive, placée dans le cadre de Tipping Point, un serious game low-tech conçu comme un jeu de société à visée pédagogique, mettant en tension les logiques individuelles et collectives à travers un dilemme coopératif. En mobilisant les théories classiques de la dynamique des groupes ainsi que le concept de régulation socialement partagée (SSRL) (Hadwin et al., 2011), nous avons observé comment une équipe de Roller Derby ajuste son fonctionnement collectif face à un dilemme entre objectifs individuels et collectifs. À partir d’une méthodologie mixte (analyse thématique réflexive et mesure de cohésion par le GEQ), les résultats montrent une évolution progressive de la régulation : d’abord irrégulière, elle devient plus coordonnée après des phases de débriefing. Des éléments issus de leur pratique sportive ont été mobilisés dans le jeu, suggérant un transfert partiel des compétences collectives, tandis que certains apprentissages issus du jeu semblent, à leur tour, transposables au terrain. Cette recherche souligne l’intérêt des serious games pour faire émerger des dynamiques de groupe et y observer les mécanismes d’autorégulation, à condition d’y associer un espace de verbalisation (débriefing). Elle ouvre des perspectives dans des contextes de travail hybrides, où la notion même d’équipe mérite d’être repensée.