Mémoire, y compris stage professionnalisant[BR]- Séminaires méthodologiques intégratifs[BR]- Analyse des obstacles de l'utilisation des données sanitaires de routine pour la prise de décision éclairée chez les responsables des services de santé publique de la région du littoral au Cameroun, une étude qualitative.

Abstract

Introduction : Dans un contexte global de ressources limitées, les décisions prises en santé publique doivent être efficaces et efficientes. Guidées par les données probantes, elles permettent l’utilisation optimale des ressources pour implémenter des activités avec un impact positif significatif sur la santé des populations. Cependant, la prise de décision éclairée reste faible dans les pays en voie de développement. Cette étude a pour objectif d’illustrer les barrières qui entravent l’utilisation des données sanitaires de routine pour la prise de décision dans les services de santé publique de la région du littoral au Cameroun. Matériel et méthode : une étude qualitative transversale de type phénoménologique a été menée dans la région du littoral au Cameroun auprès de dix responsables de districts de santé et coordonnateurs de programmes prioritaires de santé à travers des entretiens semi-directifs. Les données recueillies ont été analysées selon une approche thématique. Résultats : Plusieurs types de contraintes entravent la production et l’utilisation des données sanitaires de routine pour orienter les décisions. Des contraintes techniques : l’utilisation non optimale du DHIS2, l’enclavement géographique et numérique des sites de collecte de données et l’insuffisance de gestionnaires de données dans les services freinent la production des données de qualité. Des contraintes organisationnelles : l’insuffisance de l’autonomisation des districts de santé, la complexité du processus de validation des données et la rareté de supervisions formatives des décideurs, limitent l’utilisation des données sanitaires disponibles pour orienter les décisions. Enfin, la dépendance aux ressources matérielles et financières des organisations partenaires a été identifiée comme un frein à la prise de décisions éclairées au sein des districts de santé. Conclusion : l’utilisation effective des données sanitaires de routine pour orienter les décisions dans les services de santé publique de la région du littoral nécessite des améliorations fonctionnelles et structurelles. Notamment, l’optimisation du DHIS2 en fonction du contexte local, l’utilisation de supports intégrés pour la collecte des données, l’accélération du processus d’autonomisation des districts de santé en cours et l’alignement des organisations partenaires aux objectifs des services de santé qu’elles accompagnent.