Mémoire de fin d'études: Contraste architextural : Résonances et coexistences sensibles

Abstract

Ce mémoire interroge les dynamiques d’interaction entre architecture et design de mode à travers une approche critique, interdisciplinaire et centrée sur le corps humain. Partant du postulat que ces deux disciplines partagent une fonction anthropocentrée de protection, d’expression et de conception, il s’agit d’examiner dans quelle mesure leurs croisements, influencés par des facteurs culturels, socio-économiques et environnementaux, redéfinissent nos façons d’habiter et de s’habiller dans les contextes contemporains. Mobilisant un corpus théorique riche (Wigley, Rudofsky, Barthes, Lobo, etc.) et des cas pratiques significatifs (Lucy Orta, Hussein Chalayan, Iris van Herpen, Christo & Jeanne- Claude...), le mémoire explore les notions de vêtement comme architecture portable, d’architecture comme enveloppe codifiée, et de corps comme interface sensible entre les deux. Il articule ses analyses autour de trois dimensions fondamentales : la protection (physique, morale, symbolique), l’expressivité (langage identitaire et social), et la conception (formes adaptatives, matériaux durables, échelles de création). À travers une lecture interculturelle (Japon/Occident), des concepts tels que i shoku jū (衣食 住) ou ma (間) sont mobilisés pour questionner la place du vide, du seuil, et de la temporalité dans la structuration des enveloppes corporelles. La tension entre architecture et vêtement y est abordée comme une complémentarité fluide : l’une compense les manques de l’autre, dans un curseur dynamique entre espace bâti et protection textile. Les résultats de cette recherche soulignent l’importance de penser le design contemporain dans une perspective systémique et centrée sur le corps humain. Ils plaident pour une hybridation des pratiques, sensible à la durabilité, à la mobilité, et à la complexité identitaire de notre époque.