Mémoire de fin d'études: De la conception aux pratiques spatiales : regards critiques sur les quartiers modernistes d¿après- guerre à Liège , entre intégration urbaine et implication des habitants. Utilisation de l¿appropriation comme approche sensible face aux enjeux contemporains

Abstract

A la croisée des regards, entre celui de l’architecte qui conçoit et celui de l’habitant qui transforme, ce travail adopte le statut d’observateur. Nourri de sensibilité et de subjectivité, il tente d’apporter une dimension contemporaine, à travers un regard commun de tous, celui de l’habitant. Ce travail né d’une prise de conscience d’ailleurs, a porté ses fruits dans l’immersion quotidienne, sensible à la réalisation habitante face, aux évolutions urbaines et sociétales de la ville de Liège. Dans ce mémoire, nous allons nous intéresser à la période d’après-guerre, des années 1945 à 1970. Cette période est suspendue entre la nécessité de reconstruire le désastre urbain occasionné par la guerre et l’incertitude de l’époque face aux nouvelles préoccupations. Celles-ci sont étudiées ici, à travers le courant modernisme, les théories fonctionnalistes et les approche rationnelles des CIAM. Ces réflexions sont conductrices de la nouvelle planification urbaine, et sont aujourd’hui à l’origine des tensions entre l’espace conçu et l’espace vécu. A travers l’appropriation, il s’agit donc d’interroger ces modes de conception ainsi que l’évolution des pratiques antérieures par rapport aux manières d’habiter le territoire aujourd’hui. Cette réflexion s’inscrit dans un champ centré sur la sociologie urbaine, tout en portant une attention particulière à l’évolution architecturale et urbanistique du paysage urbain des années 1950. Alors entre déambulation urbaine, photographie et dessins sensibles, ce travail montre comment Liège, et en particulier le quartier des Trixhes, sur les hauteurs de Flémalle, se dessine à travers des actes spontanés et créatifs à l’initiative habitante dans l’espace urbain, faisant émerger la notion « d’appropriation ». Il s’agit d’un élément vecteur et à l’origine des observations pour comprendre la distance entre les modes de conceptions modernistes à Liège et les enjeux contemporains du quotidien. Parce qu’au fond, comment ne pas se sentir concerné par un lieu qui nous rassemble ? Par notre simple statut d’habitant, nous sommes tous, d’une certaine manière, concepteurs du monde qui nous entoure.