Travail de fin d'études / Projet de fin d'études : Influence des caractéristiques de l'habitat et de l'habitant sur la rénovation énergétique : Enquête dans un quartier liégeois

Abstract

La rénovation énergétique du parc résidentiel est aujourd’hui un enjeu central de la transition écologique. En Wallonie, le secteur du bâtiment représente une part importante des consommations énergétiques et des émissions de gaz à effet de serre. Ce constat est renforcé par l’ancienneté du bâti et la forte proportion de logements peu performants. Face à ces défis, les politiques publiques fixent des objectifs ambitieux de réduction et de décarbonation. Toutefois, l’efficacité de ces politiques dépend aussi de la capacité des habitants à s’engager dans des démarches de rénovation. Leurs ressources, leur statut, leur perception du confort ou encore leur niveau d’information jouent un rôle déterminant dans ce processus. Ce mémoire vise à mieux comprendre les liens entre les caractéristiques du logement et celles de ses occupants, en identifiant des profils socio-techniques susceptibles d’expliquer les disparités de comportement en matière de rénovation. L’étude a été menée dans le quartier Saint-Léonard à Liège, à travers une enquête de terrain réalisée en porte-à-porte. Le questionnaire administré recueille à la fois des données techniques sur les logements (typologie, âge, performance) et des données socio-économiques sur les habitants (revenus, statut, composition du ménage). L’échantillon constitué a été analysé à l’aide d’outils statistiques descriptifs et de corrélations de Spearman. Les résultats mettent en évidence l’existence de profils distincts : certains ménages propriétaires, vivant dans des maisons spacieuses, apparaissent comme moteurs de la rénovation, tandis que d’autres, malgré un certain potentiel, restent inactifs, souvent freinés par des ressources financières limitées. L’étude confirme également les effets positifs perçus par les rénovateurs en matière de confort et de consommation. Si ces résultats ne sont pas généralisables au-delà du quartier étudié, ils offrent des pistes utiles pour adapter les politiques locales. Les données récoltées s’inscrivent dans une démarche plus large portée par le laboratoire SBD de l’Université de Liège, avec un objectif de modélisation et de croisement avec des thermographies des façades. À terme, ce travail pourra contribuer à affiner les dispositifs d’accompagnement à la rénovation et à territorialiser plus finement la transition énergétique, en tenant compte des trajectoires résidentielles et des inégalités d’accès à l’action.