Le sélénium et son rôle chez le porc - risques d'intoxications ou de carences

Abstract

Ce travail explore les différents rôles essentiels du sélénium en élevage porcin, en mettant en lumière l’équilibre délicat entre ses effets bénéfiques et ses risques toxiques. C’est un oligo-élément indispensable au bon fonctionnement cellulaire. Il intervient notamment dans la régulation du stress oxydatif, dans le métabolisme thyroïdien, dans l’immunité ainsi que dans la reproduction. Une carence en ce dernier peut provoquer des myopathies, des déficits immunitaires et des troubles de la fertilité, en lien avec une baisse de l’activité des sélénoprotéines comme la glutathion peroxydase. À l’inverse, un excès, qui est d’ailleurs souvent d’origine iatrogène, engendre un stress oxydatif toxique, des lésions kératiniques, des troubles neurologiques et des pertes zootechniques importantes. Ce travail analyse un cas réel d’intoxication survenu à la faculté vétérinaire de Liège, qui illustre les conséquences d’un surdosage accidentel en sélénium et qui souligne l’importance d’un contrôle rigoureux des formulations alimentaires par les firmes productrices d’aliments. La prévention repose sur une supplémentation adaptée (organique ou inorganique), la surveillance des statuts nutritionnels et l’ajustement des apports selon les stades physiologiques et le type génétique des porcs. En particulier, les lignées belges hypermusclées comme le Piétrain présentent des besoins spécifiques encore mal pris en compte par les recommandations internationales. Le travail conclut à la nécessité d’adapter les pratiques nutritionnelles à ces génétiques, en renforçant la collaboration entre vétérinaires, nutritionnistes et fabricants d’aliments.