L'utilisation des anti-inflammatoires non stéroïdiens chez les chats polytraumatisés comporte-t-elle un risque d'entraîner une insuffisance rénale aiguë ?

Abstract

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont couramment utilisés en médecine vétérinaire pour soulager la douleur, réduire l’inflammation et faire baisser la fièvre, mais ils peuvent également entraîner de nombreux effets indésirables.

Il a été constaté dans le monde entier que l’utilisation des anti-inflammatoires non stéroïdiens peut être responsable d’insuffisance rénale aiguë chez le chat.

En Europe, l’Agence européenne des médicaments a mis en évidence plus de 900 cas d’insuffisance rénale aiguë potentiellement induite par le méloxicam chez le chat entre 2005 et 2022 (Wun et al., 2022). Bien que l’insuffisance rénale aiguë soit un effet indésirable bien connu des anti-inflammatoires non stéroïdiens, ces médicaments restent importants et très utilisés en médecine féline.

Dans un premier temps, ce travail aborde le mécanisme d’action des anti-inflammatoires non stéroïdiens, en détaillant le rôle des enzymes cyclooxygénases et les conséquences de leur inhibition. Il propose ensuite une comparaison des différents groupes d’anti-inflammatoires non stéroïdiens, notamment en termes de sélectivité pour les cyclooxygénases et il fait le point sur les indications et contre-indications chez le chat.

La seconde partie du travail se concentre sur la prise en charge des chats polytraumatisés en abordant l’évaluation initiale du patient, la reconnaissance et l’évaluation clinique de l’état de choc et la gestion de la douleur. Le choix de l’agent analgésique est particulièrement important chez les chats polytraumatisés, car ils sont souvent présentés en état de choc ce qui peut rendre leur tolérance pour les médicaments altérée.

Pour conclure, bien que les anti-inflammatoires soient des médicaments incontournables en médecine vétérinaire, leur utilisation chez les chats polytraumatisés doit être prudente. Une stabilisation préalable et une évaluation clinique sont indispensables pour limiter les risques rénaux.

Non-steroidal anti-inflammatory drugs (NSAIDs) are commonly used in veterinary medicine to relieve pain, reduce inflammation and lower fever, but they can also cause numerous adverse effects.

It has been observed worldwide that the use of non-steroidal anti-inflammatory drugs can be responsible for acute kidney injury (AKI) in cats.

In Europe, the European Medicines Agency reported over 900 cases of kidney failure potentially induced by meloxicam in cats between 2005 and 2022 (Wun et al., 2022). Although acute kidney injury is a well-known adverse effect of non-steroidal anti-inflammatory drugs, these drugs remain essential and widely used in feline medicine.

This work first addresses the mechanism of action of non-steroidal anti-inflammatory drugs, detailing the role of cyclooxygenase enzymes and the consequences of their inhibition.

It then provides a comparison of the different groups of non-steroidal anti-inflammatory drugs, particularly in terms of their cyclooxygenase selectivity and summarizes their indications and contraindications in cats.

The second part of the study focuses on the management of cats with polytrauma, covering initial patient assessment, the recognition and clinical evaluation of shock, and pain control. The choice of analgesic is particularly important in these cases, as cats with polytrauma are often in shock, which can significantly affect their drug tolerance.

In conclusion, while non-steroidal anti-inflammatory drugs are essential in veterinary practice, their use in cats with polytrauma must be approached with caution. Prior stabilization and thorough clinical evaluation are necessary to minimize the risk of renal complications.