Chez le chat atteint de diabète sucré de type II, les inhibiteurs du co-transporteur sodium-glucose de type 2 offrent-t-ils une meilleure balance bénéfice-risque qu'un traitement insulinique ?

Abstract

La prévalence du diabète sucré de type II (DSII) atteint des taux épidémiques dans nos sociétés avec plus de quatre cents millions de personnes touchées dans le monde en 2025, soit une sur vingt. L’espèce féline n’est pas indemne de cette pathologie multifactorielle. L’administration sous-cutanée biquotidienne d’insuline s’imposait jusque-là comme le seul traitement disponible sur le marché pharmaceutique vétérinaire. Une autre option thérapeutique novatrice fait appel à des inhibiteurs du cotransporteur sodium-glucose (iSGLT-2) et passe par une prise orale unique quotidienne. Les iSGLT-2 semblent être une option envisageable en tant que traitement du DSII félin. De nombreux avantages découlent de leur utilisation, notamment une amélioration rapide des signes cliniques à mettre en lien avec une régulation de la glycémie dès la première dose. Ne nécessitant qu’une seule administration quotidienne, la prise en charge de la maladie par le propriétaire se voit allégée, plaçant les iSGLT-2 comme alternative intéressante à l’insulinothérapie. Ils apportent de réelles améliorations aux fonctions cardiaques et rénales de par leur mode d’action. En outre, leur utilisation s'applique tant chez les animaux naïfs de tout traitement que chez ceux préalablement sous insulinothérapie, permettant la prise en charge d'un plus grand nombre de chats souffrant de DSII. Cependant, les études dont émanent ces observations sont peu nombreuses et présentent de multiples conflits d’intérêts. Le manque de recul dont nous disposons sur les effets des iSGLT-2 à long terme invite à la prudence. L’acidocétose diabétique euglycémique reste une complication majeure, potentiellement mortelle, découlant de leur utilisation. Leur coût, jusqu'à trois fois plus élevé que celui de l’insuline, peut représenter un frein pour le propriétaire. Nécessitant des profils précis de patients, ils semblent, au vu des observations actuelles, ne convenir qu'à une partie d’entre eux. Ceci souligne le caractère potentiellement irremplaçable de l’insuline dans le cadre du traitement du DSII félin.