Aliments ultra-transformés et maladies métaboliques : état des connaissances et analyse des approches méthodologiques

Abstract

La consommation d’aliments ultra-transformés a fortement augmenté au cours des dernières décennies, représentant une part croissante de l’apport énergétique dans de nombreux pays. L’impact de ces produits issus de procédés industriels complexes sur la santé métabolique suscite un intérêt croissant. L’association entre leur consommation et le risque de diabète de type 2 et de maladies cardiovasculaires a été analysée à travers plusieurs études épidémiologiques, qui mettent en évidence une association positive entre la consommation d’aliments ultra-transformés et l’incidence de ces pathologies. Ces résultats sont soutenus par des mécanismes physiopathologiques plausibles, centrés sur l’induction et le maintien d’un état inflammatoire chronique de bas grade, via différents mécanismes (altération du microbiote intestinal, réorganisation du tissu adipeux). Cependant, les limites méthodologiques des études observationnelles (classification NOVA appliquée a posteriori, biais de mémoire, données auto-déclarées, biais de sélection et de confusion résiduelle) invitent à la prudence dans l’interprétation des résultats. Une étude contrôlée randomisée récente renforce les données disponibles, en montrant un effet direct d’un régime riche en aliments ultra-transformés sur la consommation énergétique et la prise de poids. En conclusion, bien que les données actuelles suggèrent un lien préoccupant entre aliments ultra-transformés et maladies métaboliques, des études expérimentales plus vastes, une catégorisation plus précise des aliments et la prise en compte de facteurs de confusion psycho-sociaux sont nécessaires pour affiner cette compréhension et guider les futures recommandations de santé publique.