Inhibiteurs de protéines kinases : applications décrites, médecine comparative et illustration par 2 cas cliniques

Abstract

Lors des processus néoplasiques, des dérégulations des protéines kinases - incluant les tyrosines kinases et les sérine-thréonine kinases - sont fréquemment observées, affectant la régulation de la croissance cellulaire. Bien connues en médecine humaine, ces cibles représentent une opportunité thérapeutique encore limitée en médecine vétérinaire. Ce travail vise à recenser les inhibiteurs de protéines kinases rapportés en médecine vétérinaire et humaine, à comparer leurs applications et leurs limites, et à illustrer leur usage par le suivi de deux cas d'adénocarcinome des glandes apocrines des sacs anaux (AGASACA) traités avec du toceranib à la CVU de Liège selon les critères CRECIST v1.0. Si seuls le toceranib (Palladia®) et le masitinib (Masivet®) sont actuellement autorisés en médecine vétérinaire pour le traitement des mastocytomes chez le chien, la littérature rapporte des résultats prometteurs pour d'autres indications, incluant mastocytomes, tumeurs stromales gastro-intestinales, AGASACA, carcinomes thyroïdiens, ostéosarcomes et tumeurs surrénaliennes. Chez le chat, le toceranib a également démontré son efficacité contre les mastocytomes. L'étude des deux cas cliniques révèle une stabilisation de la maladie avec une bonne tolérance au traitement, rejoignant les données bibliographiques. Ces observations soulignent le potentiel des inhibiteurs de protéines kinases en oncologie vétérinaire, malgré l'émergence possible de résistances. Des études à plus grande échelle sont nécessaires pour confirmer ces résultats et optimiser l'usage des inhibiteurs de protéines kinases en pratique courante.