Répétabilité et reproductibilité, selon l'expertise, des mesures de volumes ventriculaires droits obtenues par échocardiographie tridimensionnelle chez des chiens sains : une étude prospective

Abstract

Background : L’échocardiographie bidimensionnelle (2D) est limitée pour évaluer le cœur droit en raison de sa morphologie complexe. L’échocardiographie tridimensionnelle (3D) conserve les atouts de l’échographie, sans les faiblesses du mode 2D. L’une de ses forces est de simplifier l’examen échocardiographique (fortement opérateur-dépendant) : seules deux vues suffisent pour acquérir toutes les coupes envisageables à la 2D. La formation porte donc principalement sur l’utilisation du logiciel. Objectif : Analyser la répétabilité et la reproductibilité des mesures de volumes ventriculaires droits par échocardiographie 3D, selon le niveau d’expertise. Animaux : Trois beagles femelles et trois beagles mâles jugés sains. Méthodes : Deux opérateurs, un étudiant vétérinaire et un professeur titulaire du collège européen en cardiologie vétérinaire, ont mesuré indépendamment les volumes, d’abord à partir de cine-loop de leur choix, puis à partir des mêmes images. Les CV et les ICC ont été calculés. Un tracé Bland-Altman a également été réalisé. Résultats : Quel que soit le niveau d’expertise, les CV intra-opérateur étaient bons pour l’EDV et l’ESV (<10%) et acceptables pour le SV et l’EF (<15%). En revanche, la variabilité inter- opérateur était inacceptable pour tous les paramètres (ICC<0,75). L’utilisation de mêmes images a amélioré la reproductibilité, mais le niveau de concordance est resté insuffisant. L’opérateur novice a systématiquement surestimé l’EDV et l’ESV de 5 à 9 ml. Les écarts atteignaient parfois 20 ml pour l’EDV. Conclusion : Les mesures de volumes ventriculaires droits présentent une bonne répétabilité quel que soit l’expertise puisque le logiciel permet l’obtention d’automatismes. Malgré tout, la reproductibilité entre opérateurs reste très insuffisante et ne permet pas leur substitution. La qualité des images, non optimale, laisse en effet une trop grande part à l’interprétation.