Abattage à la ferme : impact sur la qualité de la viande et évolution de la législation européenne, comparaison avec le modèle suisse

Abstract

L’abattage à la ferme représente une alternative aux modèles industriels classiques. Dans un contexte de diminution du nombre d’abattoirs en Belgique, de demandes croissantes de circuits courts, et de préoccupations concernant le bien-être animal, cette pratique consiste à abattre les animaux directement sur leur lieu de vie. Le stress majeur lié au transport peut ainsi être évité. Le stress pré-abattage est désormais reconnu comme un facteur déterminant de la qualité de la viande bovine. Il existe trois méthodes principales pour tuer des animaux dans une exploitation agricole : utiliser simultanément une installation mobile de mise à mort (UMA) avec un abattoir permanent, mettre en place un abattoir portable indépendant ou adopter un système mixte qui combine les avantages des deux premières options. Le règlement délégué (UE) 2024/1141 , en complément des règlements antérieurs, autorise désormais l’étourdissement et la saignée à la ferme. En Belgique, la circulaire de l’AFSCA du 12 septembre 2024 précise les modalités d’intégration des UMA dans l’agrément des abattoirs fixes. L’exemple suisse se distingue par un encadrement de l’abattage à la ferme, notamment via le label KAGfreiland (“Tierschutz in der Nutztierhaltung - KAGfreiland,” n.d.) et son projet « Lebwohl ». En conclusion, l’abattage à la ferme représente une opportunité pleine de défis pour allier bien-être animal, qualité de la viande et attentes sociétales.