La brachycéphale chez le chien : impacts sur le bien-être et évolution consécutive du droit animalier en Europe

Abstract

Les chiens brachycéphales, caractérisés par leur face raccourcie, assez communs dans notre société actuelle, l’étaient déjà il y a de nombreuses années. La sélection d’un indice crânio-facial toujours plus faible mène in fine à privilégier un hypertype. Ceci engendre alors des conséquences délétères telles qu’une espérance et une qualité de vie raccourcies mais aussi diverses pathologies pour lesquelles plusieurs traitements conservatifs ou chirurgicaux, souvent très lourds, sont envisageables.

La première législation européenne concernant le bien-être animal apparut en 1974 : elle connut un tournant en 2009 lorsque le Traité de Lisbonne désigna les animaux comme des « êtres sentients ». Suite à cela, plusieurs pays de l’Union Européenne adapteront leur propres lois en la matière, certaines visant spécifiquement les hypertypes chez nos animaux de compagnie : par exemple, les Pays-Bas établiront des restrictions quant aux valeurs du ratio crânio-facial des races canines brachycéphales, tandis que d’autres nations, comme la Norvège, iront jusqu’à interdire la reproduction et l’élevage de certaines de ces races. La mise en place de différents tests respiratoires fonctionnels vise notamment à réduire l’incidence des conséquences respiratoires de la brachycéphalie au fil des générations.

La popularité des chiens brachycéphales constitue donc un embarras important en matière de bien-être animal. Malgré les relatives avancées législatives et les méthodes de sensibilisation du public en la matière, la mise en œuvre de mesures effectives et efficaces reste souvent à concrétiser.

Brachycephalic dogs, characterized by their shortened face, quite common in our current society, were already many years ago. The selection of an ever lower craniofacial index leads, in the end, to favor a hypertype. This then generates deleterious consequences such as shortened life expectancy and quality of life but also various pathologies for which several conservative or surgical treatments, often very heavy, are possible.

The first European legislation on animal welfare came in 1974, but it took a turn in 2009 when the Lisbon Treaty designated animals as “sentient beings”. Following this, several countries of the European Union will adapt their own laws on the matter, some specifically targeting hypertypes in our pets : for example, the Netherlands will set restrictions on the craniofacial ratio values of the brachycephalic dog breeds while other nations, such as Norway, will go so far as to ban the breeding of some of these breeds. The introduction of different functional respiratory tests aims to reduce the incidence of respiratory consequences of brachycephaly over generations.

The popularity of brachycephalic dogs is therefore an important animal welfare issue. Despite the relative legislative advances and methods to raise public awareness, the implementation of effective and efficient measures often remains to be achieved.