Traitement des brûlures graves chez le cheval : état des lieux et perspectives

Abstract

Selon l’Organisme Mondiale de la Santé, une brûlure est « une lésion de la peau ou d’un autre tissu organique, principalement causée par la chaleur ou les rayonnements, la radioactivité, l’électricité, la friction ou le contact avec des produits chimiques ». Les brûlures chez le cheval peuvent entrainer de graves conséquences du fait de l’atteinte de la peau qui possède notamment un rôle protecteur, immunitaire et sensitif. Ces conséquences peuvent aller de l’inflammation au risque infectieux élevé, avec la possibilité d’évoluer en choc hypovolémique, hypoxémique voire septique. Dans les cas les plus graves, les brûlures peuvent entrainer la mort. Afin d’éviter que le cheval brûlé ne développe des complications, mais également dans le but de récupérer une certaine fonctionnalité de la peau, une prise en charge immédiate doit être réalisée à base de fluidothérapie, d’oxygénothérapie si besoin, ou encore d’un refroidissement des plaies à l’eau. Une prise en charge médicamenteuse doit également être mise en place. Elle consiste notamment en une analgésie et une antibiothérapie. Une fois l’animal stabilisé, le traitement peut être poursuivi et adapté selon le degré de brulure et son étendue. L’agent principal d’antibiothérapie sera l’argent en topique, bien que l’utilisation de l’Aloe Vera et du miel se fasse beaucoup, en plus de leur utilisation pour leurs effets bénéfiques sur la cicatrisation des plaies. La peau de Tilapia peut également être utilisée. En effet, elle possède de nombreux bienfaits du fait de sa composition riche en collagène, bien qu’elle soit moins accessible. Dans les approches non chirurgicales existe aussi le plasma riche en plaquettes qui permet une meilleure réparation cutanée du fait de l’augmentation de la neovascularisation avec son utilisation. Ces approches médicamenteuses peuvent être couplées ou non à une pratique chirurgicale telle que la microgreffe de Meek, la greffe en ilots ou encore la greffe de kératinocytes autologues. Ces différentes techniques présentent des avantages quant à leur réalisation et leur pourcentage de prise de la greffe, bien que certaines soient plus efficaces ou alors plus couteuses que d’autres. Ces différents traitements représentent ce qui est pratiqué en médecine équine. Cependant, la peau du cheval est similaire à la peau humaine, ce qui permet de se pencher sur le traitement des brûlures chez l’être humain, où l’argent est également beaucoup utilisé, ainsi que sur les innovations notamment dans le domaine de l’ingénierie tissulaire, afin de les transposer au cheval. En conclusion, suivant le degré de brûlure et de son étendue, le traitement chez le cheval est primordial. Bien que l’objectif principal de la prise en charge de l’équidé brulé soit d’éviter de nombreuses complications, les soins prodigués doivent également répondre à la problématique de la fonction de la peau. Pour cela de nombreux traitements existent et permettent d’avoir de très bons résultats, cependant la médecine est en perpétuelle évolution et ne cesse de proposer de nouvelles techniques, que ce soit en médecine équine ou en médecine humaine, promettant alors une récupération cutanée de plus en plus optimale.