L'usufruit en présence d'un enfant mineur : équilibre entre protection et intérêts
Pitsaer, Marie
Promotor(s) :
Lecocq, Pascale
Academic year : 2024-2025 • Permalink : http://hdl.handle.net/2268.2/23629
Details
| Title : | L'usufruit en présence d'un enfant mineur : équilibre entre protection et intérêts |
| Author : | Pitsaer, Marie
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| Advisor(s) : | Lecocq, Pascale
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| Language : | French |
| Discipline(s) : | Law, criminology & political science > Civil law |
| Institution(s) : | Université de Liège, Liège, Belgique |
| Degree: | Master en droit, à finalité spécialisée en droit privé |
| Faculty: | Master thesis of the Faculté de Droit, de Science Politique et de Criminologie |
Abstract
[fr] Introduction : dans le cadre de la succession d’un parent, un enfant peut hériter de la nue-propriété de la maison d’habitation et du reste de la succession, tandis que le conjoint survirant obtient l’usufruit de ces biens. Cette situation soulève plusieurs questions juridiques et familiales, notamment en ce qui concerne la gestion des biens, les responsabilités des parties impliquées, et les mécanismes de protection des intérêts de l’enfant et du parent survivant.
Concepts juridiques selon le livre 3 du code civil belge :
- Usufruit : il est défini comme le droit de jouir d’une chose appartenant à autrui, à condition de conserver cette chose. En Belgique, l’usufruit peut être établi par la volonté humaine (contrat, testament) ou par la loi (usufruit légal du conjoint survivant). L’usufruitier a le droit d’utiliser la chose et de percevoir les fruits, mais il doit également faire l’inventaire des biens avant l’entrée en jouissance et fournir la caution de jouir en bon père de famille, sauf dispense. L’usufruitier est responsable de l’entretien du bien, à l’exclusion des grosses réparations, et doit supporter les charges annuelles.
- Nue-propriété : elle est la partie du droit de propriété qui reste après séparation de l’usufruit. Le nu-propriétaire devient tel lorsqu’un usufruit est établi sur un bien. Il a le droit de visiter l’immeuble grevé d’usufruit une fois par an et doit procéder de concert avec l’usufruitier. Le nu-propriétaire est responsable des grosses réparations, mais pas de rebâtir ce qui est tombé pour cause de vétusté ou détruit par cas fortuit. Il peut demander la déchéance de l’usufruit pour abus de jouissance si l’usufruitier néglige le bien.
- Minorité : un mineur n’a pas la capacité juridique de gérer un patrimoine de manière autonome. Lorsqu’un mineur hérite de la nue-propriété, le parent survivant, souvent l’usufruitier, gère les biens du mineur. Cela soulève des enjeux juridiques et familiaux notamment la protection des intérêts du mineur.
Rôle du parent vivant face aux responsabilités de l’enfant nu-propriétaire :
Le parent survivant, souvent l’usufruitier, est responsable de la gestion des biens du mineur nu-propriétaire. Bien que limité, l’enfant nu-propriétaire a des droits et obligations, notamment le droit de demander la déchéance de l’usufruit si l’usufruitier néglige le bien.
Conversion de l’usufruit :
La conversion de l’usufruit peut être demandée par l’usufruitier ou les nus-propriétaires. Cette conversion peut se faire à l’amiable si toutes les parties sont d’accord, ou par intervention judiciaire si les parties ne parviennent pas à s’entendre. Les modalités de conversion incluent le rachat de la nue-propriété par l’usufruitier, le paiement d’une somme d’argent par le nu-propriétaire, ou la conversion en une rente indexée et garantie. Le juge se prononce en prenant en compte les intérêts respectifs de l’usufruitier et des nus-propriétaires ainsi que la situation familiale.
Opposition entre le nu-propriétaire et la gestion des biens du mineur par le parent usufruitier :
Des conflits peuvent surgir si le parent usufruitier ne remplit pas ses obligations de gestion des biens, ou si des sommes sont dues. Le nu-propriétaire peut demander la déchéance de l’usufruit pour abus de jouissance ou exiger en justice que l’usufruitier procède aux réparations d’entretien nécessaires.
Cas de décès du parent usufruitier :
Si le parent usufruitier décède sans avoir réalisé ses obligations, le nu-propriétaire peut demander des réparations ou des compensations. Le nu-propriétaire peut également demander le paiement de sommes dues en raison de la négligence ou de l’abus de jouissance par l’usufruitier. L’usufruit prend fin à la mort de l’usufruitier, et le bien doit être rendu au nu-propriétaire dans l’état où il l’a reçu, hormis l’usure normale.
Protection du domicile familial : la loi belge fait exception pour le domicile familial et les effets ménagers qu’il contient, nécessitant le consentement du conjoint survivant pour toute conversion. Cela assure une protection supplémentaire pour le domicile familial et les biens qui y sont associés.
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