Quand la mine essouffle : perspectives juridiques et historiques sur la reconnaissance de la silicose comme maladie professionnelle parmi les ouvriers mineurs en Belgique

Abstract

Ce travail s’intéresse à la reconnaissance de la silicose comme maladie professionnelle dans l’histoire des charbonnages belges. Il retrace comment, pendant des décennies, les mineurs ont travaillé dans des conditions éprouvantes, exposés à la poussière de silice, sans que leurs souffrances ne soient reconnues. Alors que le charbon assure la prospérité industrielle du pays, la santé des ouvriers est mise de côté au profit des intérêts économiques des banques et des holdings. À travers une approche historique et juridique, ce mémoire retrace les grandes étapes qui ont conduit à la reconnaissance de la silicose en 1963. Il revient sur les premiers dispositifs de protection sociale mis en place dès les années 1920 et sur le rôle déterminant de la pension d’invalidité. L’étude s’intéresse également aux pressions internationales, aux enquêtes encadrées par le patronat, aux résistances économiques et aux luttes syndicales qui ont marqué les années 1930. Le compromis Delattre, adopté en 1937, marque un tournant important, même s’il reste une solution incomplète. Enfin, le travail examine les facteurs ayant conduit à la reconnaissance de la silicose comme maladie professionnelle, ainsi que la portée de la loi du 24 décembre 1963. Il présente également les critères retenus pour l’indemnisation des travailleurs atteints par la maladie. Le titre de ce travail, Quand la mine essouffle, renvoie à une double réalité. D’une part, il évoque l’épuisement physique des ouvriers, essoufflés par la poussière de silice, dont les souffrances respiratoires ont longtemps été passées sous silence. D’autre part, il fait écho à une lutte lente et difficile pour faire reconnaître la silicose comme maladie professionnelle.