Typologie des bandes riveraines et leur impact sur la dynamique de sédimentation en Wallonie : Approche par télédétection et SIG.

Abstract

Face au changement climatique et à l’intensification de l’agriculture, les phénomènes d’érosion et de sédimentation deviennent plus fréquents, affectant la qualité de l’eau, la biodiversité et la productivité agricole. Ce travail explore le rôle des zones riveraines (ZR), situées à l’interface entre terres cultivées et milieux aquatiques, dans la régulation des flux sédimentaires en Wallonie. L’objectif principal est d’évaluer dans quelle mesure les caractéristiques physiques et végétales des ZR modulent la relation entre l’érosion en amont et la sédimentation. Une double approche méthodologique a été mobilisée. À l’échelle régionale, l’analyse de plus de 400 bassins versants agricoles à partir de données multi-temporelles (LiDAR 2014 et 2021) a permis de quantifier les variations topographiques (DoD) des ZR et de les relier à leurs caractéristiques. Les résultats d’une analyse statistique multivariée révèlent que la rugosité du sol, la diversité verticale de la végétation et la présence de zones de couvert végétal permanent (CVP), semblent favoriser des ZR performantes en contexte d’érosion active. À l’inverse, les ZR dominées par des cultures homogènes sont moins efficaces. À l’échelle locale, une étude granulométrique menée sur cinq ZR contrastées n’a pas permis d’identifier des différences significatives de signatures texturales liées au phénomène de dépôt. Ce travail souligne l’importance d’intégrer les ZR dans les stratégies de gestion comme leviers écologiques pour limiter le transfert des sédiments vers les cours d’eau et profiter de leurs services écosystémiques.