Mémoire de fin d'études: L'achromatisme dans les quartiers des affaires. Le cas spécifique du plateau du Kichberg: sa neutralité, son homogénéité et sa standardisation des couleurs. Comment expliquer ce phénomène ?

Abstract

Ce mémoire explore la place du noir, du blanc et des couleurs désaturées dans l’architecture contemporaine, en articulant une analyse théorique sur la symbolique et l’histoire de la "non-couleur" avec une étude de terrain centrée sur le plateau du Kirchberg, quartier d’affaires luxembourgeois emblématique par son esthétique lisse, homogène et institutionnelle.

La première partie mobilise des références scientifiques (Newton, Itten), historiques (Michel Pastoureau) et architecturales (Tadao Ando, Marc-Pierre Servantie) pour comprendre comment le noir, le blanc et les gammes désaturées se sont construits comme langage architectural, entre symboles de pureté, de neutralité ou de modernité. Elle intègre également un nuancier personnel, conçu à partir d’expérimentations sensibles.

La seconde partie s’appuie sur un travail de terrain combinant arpentage, croquis, photographies, analyses de bâtiments, cartographie sensible et bande dessinée narrative. Ces outils ont permis de mettre en évidence le paradoxe entre lisibilité et vide, l’uniformité visuelle du quartier et ses effets sur l’usage, la perception et l’imaginaire collectif.

L’ensemble met en lumière comment l’achromatisme, loin d’être une absence de choix, devient un outil de communication et de maîtrise de l’image urbaine. Il interroge enfin les conséquences sociales et culturelles de cette esthétique sur l’expérience des habitants et usagers, tout en proposant une réflexion critique sur le rôle de l’architecte face à la neutralité apparente des formes.